Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
les corps s'amusent
2 janvier 2011

Scène 5 revisitée

La petite fille et le doudou marchent.

Doudou sort sa tête du sac : Mais ce n’est pas par là la maison !! Viens, faisons vite demi tour avant d’avoir d’autres ennuis !

PF : Oh !! Doudou !!! C’est que j’aimerais bien rencontrer le vendeur de tickets gagnants !! On est si près du but !!! Je suis sûre que ce n’est pas très loin !

Doudou : Tu es incorrigible !!! On viens de se faire escroquer et toi tu en redemandes !

PF : Tu vois le mal partout ! Elle lui appuie sur la tête pour le remettre dans le sac. Ce n’est pas grâce à toi qu’on va être riches !

La petite fillearrive devant une ferme. Elle est petite, mais bien tenue. A côté de la ferme, une grange, un poulailler. Devant, un potager.

Une femme, la trentaine, un peu bab, est en train de désherber le jardin. Elle est vêtue de vieux vêtements amples pour le travail.

La femme lui fait un signe de la main : Bonjour !

Pf s’approche doucement : Bonjour…

La femme, essoufflée.

La femme : Ce n’est pas souvent que je vois passer quelqu’un par ici. Es-tu venue me voir ?

Pf : Euh…non madame…pas vraiment… je remonte la rivière pour chercher un ticket de loto gagnant.

La femme : Un ticket de loto gagnant !! Elle rit. Quelle drôle d’idée ! Et pourquoi cherches-tu ce ticket ?

Pf : Je voudrais que maman n’ait plus besoin de travailler, et qu’elle reste jouer avec moi toute la journée.

La femme :Oh… Ta maman travaille beaucoup n’est-ce pas ?

Pf :Oui, tous les jours…enfin pas le samedi ni le dimanche, mais ces jours là elle a quand même beaucoup de travail à la maison, et puis elle est fatiguée, et quand elle est fatiguée, elle n’a plus envie de jouer.

La femme : Hmmm… Il est tard tu sais. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Ce n’est pas très prudent de se promener dans la nature la nuit, jeune fille. J’ai une petite chambre pour les amis de passage. Ton doudou pourra y dormir aussi !

Elles rentrent dans la maison.

________________________________________________________________________________

A l’intérieur, simple, elles dinent.

Pf, mangeant doucement, n’aime visiblement pas :Hmmm… Des brocolis….

La femme : Oui, je suis sûre que tu n’en as jamais mangé d’aussi bons ! Ce sont  mes brocolis, ceux que je vends au marché du village. Tu connaissais les brocolis, évidemment ?

Pf, grimaçant : oh oui… il y en a tout le temps à la cantine…bah…Se reprend. Oh mais les vôtres sont vraiment meilleurs !

La femme : Demain je te montrerai mes autres légumes. Je suis sûre d’en avoir que tu ne connais pas ! J’ai par exemple une grande variété de betteraves : les rouges bien-sûr, mais aussi les blanches, très sucrées – elles servent d’ailleurs à faire du sucre ! - , les chioggias, qui sont rayées en rouge et blanc à l’intérieur, les betteraves jaunes qui viennent du Québec, sont plus tendres. Enfin, je te montrerai tout ça demain... Allez, si tu as fini, au lit ! Demain je me lève à 5h, je te réveillerai!

Pf, pas ravie d’apprendre cette nouvelle, mais polie : Ah… 5h !!! Vous vous levez tous les jours cette heure là ???

La femme, enthousiaste :Eh oui, les bêtes n’attendent pas ! Et encore demain ce n’est pas jour de marché ! Ces jours-là, je dois me lever à 4 h pour préparer mon stand.

Pf : Bon… Je ne sais pas comment vous faites pour vous lever si tôt tous les jours… Vous devez gagner beaucoup d’argent en travaillant autant !

La femme : Hmmm…Non, je n’en gagne pas tant que ça… Mais bien assez pour vivre dans cette modeste maison et manger tu vois.

PF : Vous aussi, vous seriez contente, si vous aviez le ticket de loto gagnant….

La femme rit : C’est gentil de penser à moi, jeune fille, mais j’ai choisi mon métier et je suis très bien comme ça ! Je fais surtout ce qu’il me plait de faire !

Je t’ai sorti une brosse à dents, brosses-toi les dents, je te prépare ton lit!

________________________________________________________________________________

Le lendemain. Dans le potager (même décor que la scène du début).

La femme : Alors ici ce sont les betteraves dont je t’ai parlé hier. Je t’ai parlé de la betterave crapaudine ? Elle en prend une. Elle la donne à la petite fille. Est-ce que tu comprends pourquoi on l’appelle comme ça ?

Petite fille retournant le betterave pour l’observer: Hmmm… elle a la même couleur que le crapaud ? Fière d’avoir compris. Et puis elle est toute fripée !

La femme :C’est ça, tu as compris ! Touche-la, on peut sentir les rides, les craquèlements.

Elle continue son chemin, laissant la petite fille qui touche la betterave, intéressée. La petite fille lève la tête et la suit pendant que la femme continue de parler.

La femme :Ici ce sont les cucurbitacées. Là les courges, tu les reconnais… Les concombres… Les melons….

Petite fille : Les melons ?

La femme :Eh oui, ils sont de la même famille que les courges ! Mais ils sortent plus tôt ! D’ailleurs tiens, j’en vois qui sont à maturité, tu vas m’aider à les cueillir.

Pour reconnaître ceux qui sont mûrs, tu t’aides de la couleur et de l’odeur : ils sentent bon, et sont un peu plus pâles que les autres.

Lui en montre un , le cueille. Elles cherchent ensemble des melons murs.

La scène continue sans dialogue, la petite fille cueille des melons en s’appliquant. Elles rentrent, se mettent à table.

Déjeuner sans paroles  : la petite fille mange avec appétit, s’endort sur le dessert.

La femme la réveille.

La femme : Allez, maintenant il est l’heure d’aller s’occuper des poules !

Vont vers le poulailler. La femme commente la visite.

Petite fille, baille :Oh ! Elles sont toutes en liberté ?

La femme : Les coqs, et les poules adultes, oui. Enfin, le terrain est clôturé, mais elles ont de quoi se promener ! Comme tu vois, il y a là plusieurs races. Viens je vais te montrer la nurserie !

Petite fille : La nurserie. Fait la grimace. Hmm…mais ça pue !

La femme rit: C’est l’odeur de la nature, jeune fille ! Mais tu as raison, je n’ai pas nettoyé ce poulailler depuis hier, il a besoin d’un petit coup de fraicheur. Tiens ! Lui tend un râteau. Tu vas ramasser la paille sale, et quand tu auras fini, tu pourras mettre de la paille fraiche !

Petite fille, fait la grimace, regarde le râteau, et commence à ratisser de manière malhabile. :

La femme lui prend le râteau des mains et lui montre comment faire. La petite fille prend le coup de main au fur et à mesure. Elle y prend du plaisir et est fière d’y arriver.

La paille est mise dans la nurserie.

La femme : Tiens, va donner le grain aux adultes dehors, je vais m’occuper des petits !

La petite fille sort en trainant son lourd sac de grain.

La nuit tombe, la scène se termine.

________________________________________________________________________________

Le repas du soir. La petite fille a l’air exténuée. Elle mange de très bon appétit.

Petite fille : Est-ce que je peux reprendre du gratin de chou ? J’ai une de ces faims !

La femme : Mais bien-sûr ! La ressert. Demain matin je t’indiquerai le chemin pour rentrer chez toi, avant de partir travailler.

Petite fille : Demain ? Mais je voulais t’aider à cueillir les courgettes pour le marché ! Et des poussins doivent éclore demain ! J’aurai tellement aimé voir ça !

La femme : Je suis contente que le travail te plaise ! Mais tu dois aussi penser à ta maman ! Ca fait longtemps que tu es partie, elle doit être folle d’inquiétude !

Petite fille : Le travail ? Mais ce n’était pas du travail ça ! C’est tellement amusant !

La femme : Ca peut être ça , aussi, le travail…. Et puis tu sais, tu pourras refaire ça sans moi, faire ton potager… Mais près de ta maman !

Petite fille : Mais j’ai encore des tas de choses à apprendre avec toi ! Je n’y arriverai pas toute seule !

La femme : Tu pourras commencer avec ce que tu as appris, et revenir me voir, je serai ravie de continuer à t’apprendre ce que je sais… Sauf que tu préviendras ta mère, la prochaine fois que tu viens !

Petite fille, triste, sort son doudou et le regarde : Oui…. Maman… Je n’y pensais même plus… Elle doit me chercher partout… Je pourrai revenir, promis ?

La femme :Promis.

Elles vont se coucher.

Au matin, la petite fille a son sac à dos, se jette dans les bras de la femme, qui lui indique ensuite le chemin.

Publicité
Publicité
Commentaires
les corps s'amusent
Publicité
Publicité