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les corps s'amusent

2 janvier 2011

Scène 5 revisitée

SCENE 5 ,    RENCONTRE AVEC LA FEMME : 

La petite fille et le doudou marchent.

Doudou sort sa tête du sac : Mais ce n’est pas par là la maison !! Viens, faisons vite demi tour avant d’avoir d’autres ennuis !

PF : Oh !! Doudou !!! C’est que j’aimerais bien rencontrer le vendeur de tickets gagnants !! On est si près du but !!! Je suis sûre que ce n’est pas très loin !

Doudou : Tu es incorrigible !!! On viens de se faire escroquer et toi tu en redemandes !

PF : Tu vois le mal partout ! Elle lui appuie sur la tête pour le remettre dans le sac. Ce n’est pas grâce à toi qu’on va être riches !

La petite fillearrive devant une ferme. Elle est petite, mais bien tenue. A côté de la ferme, une grange, un poulailler. Devant, un potager.

Une femme, la trentaine, un peu bab, est en train de désherber le jardin. Elle est vêtue de vieux vêtements amples pour le travail.

La femme lui fait un signe de la main : Bonjour !

Pf s’approche doucement : Bonjour…

La femme, essoufflée.

La femme : Ce n’est pas souvent que je vois passer quelqu’un par ici. Es-tu venue me voir ?

Pf : Euh…non madame…pas vraiment… je remonte la rivière pour chercher un ticket de loto gagnant.

La femme : Un ticket de loto gagnant !! Elle rit. Quelle drôle d’idée ! Et pourquoi cherches-tu ce ticket ?

Pf : Je voudrais que maman n’ait plus besoin de travailler, et qu’elle reste jouer avec moi toute la journée.

La femme :Oh… Ta maman travaille beaucoup n’est-ce pas ?

Pf :Oui, tous les jours…enfin pas le samedi ni le dimanche, mais ces jours là elle a quand même beaucoup de travail à la maison, et puis elle est fatiguée, et quand elle est fatiguée, elle n’a plus envie de jouer.

La femme : Hmmm… Il est tard tu sais. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Ce n’est pas très prudent de se promener dans la nature la nuit, jeune fille. J’ai une petite chambre pour les amis de passage. Ton doudou pourra y dormir aussi !

Elles rentrent dans la maison.

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A l’intérieur, simple, elles dinent.

Pf, mangeant doucement, n’aime visiblement pas :Hmmm… Des brocolis….

La femme : Oui, je suis sûre que tu n’en as jamais mangé d’aussi bons ! Ce sont  mes brocolis, ceux que je vends au marché du village. Tu connaissais les brocolis, évidemment ?

Pf, grimaçant : oh oui… il y en a tout le temps à la cantine…bah…Se reprend. Oh mais les vôtres sont vraiment meilleurs !

La femme : Demain je te montrerai mes autres légumes. Je suis sûre d’en avoir que tu ne connais pas ! J’ai par exemple une grande variété de betteraves : les rouges bien-sûr, mais aussi les blanches, très sucrées – elles servent d’ailleurs à faire du sucre ! - , les chioggias, qui sont rayées en rouge et blanc à l’intérieur, les betteraves jaunes qui viennent du Québec, sont plus tendres. Enfin, je te montrerai tout ça demain... Allez, si tu as fini, au lit ! Demain je me lève à 5h, je te réveillerai!

Pf, pas ravie d’apprendre cette nouvelle, mais polie : Ah… 5h !!! Vous vous levez tous les jours cette heure là ???

La femme, enthousiaste :Eh oui, les bêtes n’attendent pas ! Et encore demain ce n’est pas jour de marché ! Ces jours-là, je dois me lever à 4 h pour préparer mon stand.

Pf : Bon… Je ne sais pas comment vous faites pour vous lever si tôt tous les jours… Vous devez gagner beaucoup d’argent en travaillant autant !

La femme : Hmmm…Non, je n’en gagne pas tant que ça… Mais bien assez pour vivre dans cette modeste maison et manger tu vois.

PF : Vous aussi, vous seriez contente, si vous aviez le ticket de loto gagnant….

La femme rit : C’est gentil de penser à moi, jeune fille, mais j’ai choisi mon métier et je suis très bien comme ça ! Je fais surtout ce qu’il me plait de faire !

Je t’ai sorti une brosse à dents, brosses-toi les dents, je te prépare ton lit!

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Le lendemain. Dans le potager (même décor que la scène du début).

La femme : Alors ici ce sont les betteraves dont je t’ai parlé hier. Je t’ai parlé de la betterave crapaudine ? Elle en prend une. Elle la donne à la petite fille. Est-ce que tu comprends pourquoi on l’appelle comme ça ?

Petite fille retournant le betterave pour l’observer: Hmmm… elle a la même couleur que le crapaud ? Fière d’avoir compris. Et puis elle est toute fripée !

La femme :C’est ça, tu as compris ! Touche-la, on peut sentir les rides, les craquèlements.

Elle continue son chemin, laissant la petite fille qui touche la betterave, intéressée. La petite fille lève la tête et la suit pendant que la femme continue de parler.

La femme :Ici ce sont les cucurbitacées. Là les courges, tu les reconnais… Les concombres… Les melons….

Petite fille : Les melons ?

La femme :Eh oui, ils sont de la même famille que les courges ! Mais ils sortent plus tôt ! D’ailleurs tiens, j’en vois qui sont à maturité, tu vas m’aider à les cueillir.

Pour reconnaître ceux qui sont mûrs, tu t’aides de la couleur et de l’odeur : ils sentent bon, et sont un peu plus pâles que les autres.

Lui en montre un , le cueille. Elles cherchent ensemble des melons murs.

La scène continue sans dialogue, la petite fille cueille des melons en s’appliquant. Elles rentrent, se mettent à table.

Déjeuner sans paroles  : la petite fille mange avec appétit, s’endort sur le dessert.

La femme la réveille.

La femme : Allez, maintenant il est l’heure d’aller s’occuper des poules !

Vont vers le poulailler. La femme commente la visite.

Petite fille, baille :Oh ! Elles sont toutes en liberté ?

La femme : Les coqs, et les poules adultes, oui. Enfin, le terrain est clôturé, mais elles ont de quoi se promener ! Comme tu vois, il y a là plusieurs races. Viens je vais te montrer la nurserie !

Petite fille : La nurserie. Fait la grimace. Hmm…mais ça pue !

La femme rit: C’est l’odeur de la nature, jeune fille ! Mais tu as raison, je n’ai pas nettoyé ce poulailler depuis hier, il a besoin d’un petit coup de fraicheur. Tiens ! Lui tend un râteau. Tu vas ramasser la paille sale, et quand tu auras fini, tu pourras mettre de la paille fraiche !

Petite fille, fait la grimace, regarde le râteau, et commence à ratisser de manière malhabile. :

La femme lui prend le râteau des mains et lui montre comment faire. La petite fille prend le coup de main au fur et à mesure. Elle y prend du plaisir et est fière d’y arriver.

La paille est mise dans la nurserie.

La femme : Tiens, va donner le grain aux adultes dehors, je vais m’occuper des petits !

La petite fille sort en trainant son lourd sac de grain.

La nuit tombe, la scène se termine.

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Le repas du soir. La petite fille a l’air exténuée. Elle mange de très bon appétit.

Petite fille : Est-ce que je peux reprendre du gratin de chou ? J’ai une de ces faims !

La femme : Mais bien-sûr ! La ressert. Demain matin je t’indiquerai le chemin pour rentrer chez toi, avant de partir travailler.

Petite fille : Demain ? Mais je voulais t’aider à cueillir les courgettes pour le marché ! Et des poussins doivent éclore demain ! J’aurai tellement aimé voir ça !

La femme : Je suis contente que le travail te plaise ! Mais tu dois aussi penser à ta maman ! Ca fait longtemps que tu es partie, elle doit être folle d’inquiétude !

Petite fille : Le travail ? Mais ce n’était pas du travail ça ! C’est tellement amusant !

La femme : Ca peut être ça , aussi, le travail…. Et puis tu sais, tu pourras refaire ça sans moi, faire ton potager… Mais près de ta maman !

Petite fille : Mais j’ai encore des tas de choses à apprendre avec toi ! Je n’y arriverai pas toute seule !

La femme : Tu pourras commencer avec ce que tu as appris, et revenir me voir, je serai ravie de continuer à t’apprendre ce que je sais… Sauf que tu préviendras ta mère, la prochaine fois que tu viens !

Petite fille, triste, sort son doudou et le regarde : Oui…. Maman… Je n’y pensais même plus… Elle doit me chercher partout… Je pourrai revenir, promis ?

La femme :Promis.

Elles vont se coucher.

Au matin, la petite fille a son sac à dos, se jette dans les bras de la femme, qui lui indique ensuite le chemin.

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2 janvier 2011

Dernière scène revisitée

SCENE 6  RENCONTRE AVEC LE VIEL HOMME : 

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

Il est bien habillé, la maison est luxueuse.

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

 Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment.

Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme » de Machiavel.

Elle lit à haute voix, elle continue de lire en fatiguant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre (les derniers mots sont à peine audibles).

Il tomba sur l'archidiable Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton, et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du mariage. Le vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort, il sort. Noir.

Au matin. La petite fille se réveille. Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.

PF : Monsieur ? Monsieur !!!!

Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre, suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas l’entendre.

PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?

Le vieil homme s’installe, soulève une cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.

PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?

Pas de réponse. Elle sort pour chercher. Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La petite fille revient.

PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…

Elle reste là…perplexe…

PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….

Le vieux monsieur a fini de manger. Pour répondre à la petite fille, il sort un jeu de go.

PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail que vous me proposez???

Il ne dit rien et installe les pièces.

 La petite fille est excitée.

PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !

Elle lui fait un bisou. Pour la première fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise, comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la regarde, et reprend sa mine habituelle.

PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué, parce que les jeux où il faut réfléchir….

Pendant qu’elle parle, il passe ses mains devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.

PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go !  D’accord, qui prend les blancs?

Ils jouent en silence. On peut comprendre qu’elle joue bien.

 

Ils jouent, visiblement, elle s’amuse beaucoup, lui commence à se dérider un peu. Elle jette son sac dans un coin et l’oublie complètement.

Ils terminent leur partie. Comme dans la partie précédente, il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Cette fois, elle n’est pas surprise. Elle lit, ils jouent. Elle est un peu moins enjouée.

Dernière répétition : ils terminent leur partie. Il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Elle lit, ils jouent. Cette fois elle s’ennuie visiblement.

PF : Vous ne faites jamais rien d’autre que jouer ? Vous ne travaillez pas ?

Pas de réponse.

PF : Vous êtes à la retraite ? Ou, vous n’avez jamais travaillé ? Rêveuse.

Vieil homme, étonné et las : Travaillé ? Depuis que je suis né j’ai toujours eu tout ça tu sais… Ma mère a beaucoup d’argent. Je fais ça depuis que je suis petit : lire, jouer au jeu de go…

PF : Tout le temps, jouer, lire….Moins enjouée à cette idée qu’au début.

Votre maman va bientôt revenir? J’aimerai bien revoir la mienne, de maman…  Même si elle ne joue pas toujours avec moi… je sais qu’elle fait de son mieux… c’est bien compliqué tout ça… Elle le regarde. Vous n’avez jamais eu le ticket hein ? Il la regarde tristement. Elle lui prend la main.

Il se lève, prend le sac, le lui donne.

PF : Vous avez raison , je vais aller rassurer maman…

Mais vous ne serez pas tout seul pour jouer…

Elle sort Doudou. Elle lui tend.

PF à doudou : Qu’en penses-tu ?

Doudou : J’en pense qu’on va bien s’amuser tous les deux. Et que tu ferais bien d’y aller maintenant !

La petite fille les embrasse et s’en va.

2 janvier 2011

Scènes 2,3,4 revisitées

Scène 2 Petite fille et ses poupées 

La maman sort, la PF débarrasse. Quand elle a fini, elle prend ses poupées par terre. Elle va dans sa chambre (déjà là depuis le début de la scène), elle joue à faire parler les poupées.

- Maman maman tu viens jouer avec moi !

- Mais oui ma chérie, j’ai terminé le gâteau au chocolat, ton préféré ! Maintenant j’ai tout mon temps pour toi ! Tu veux jouer à quoi ? Aux dames ?

- Oh… Non, on y a joué à midi… Si on jouait au 421 ?

- C’est comme tu veux ma chérie !

 

La petite fille laisse les poupées et va se coucher.

Un temps. Les poupées se mettent à discuter entre elles. Le doudou les observe à côté.

 

Poupée Bleu: C'est injuste que sa maman ne veuille pas jouer avec elle.

Poupée Orange: Peut-être que sa maman ne l'aime pas vraiment.

Doudou réfléchit.

Poupée Rose: C'est vrai, elle dit toujours qu'elle préfère s'occuper de son travail.

Poupée Viollette:Elle dit toujours que c'est pour gagner des sous. Mais avec les sous elle lui achète jamais de cadeaux, ou juste de tous petits.

Poupée Orange: Moi je trouve ça nul le travail!

Poupée viollette: Et puis on dit "gagner" des sous!

Poupée Bleu: ça ressemble à un jeu.

Poupée Rose: Peut-être qu'ils mentent les adultes. En fait c'est parce qu'ils s'amusent bien au travail qu'ils veulent toujours y retourner.

La petite fille a ouvert les yeux et suit la conversation de ces poupées.

PF: Moi, je suis sûre que je pourrai gagner des sous sans partir toute la journée. Moi, quand je m'amuse toute la journée, je ne dis pas que je suis fatiguée après. Je vais lui montrer à maman.

Doudou répète: Tu vas lui montrer à ta maman.

Scène 3,   Petite fille et son doudou, 

Le matin, la petite fille se lève, prend son sac à dos et sort. Elle marche sur un chemin.

La Petite fille entend de petits sifflements.
Son poisson rouge est là. Il chantonne dans une mare comme s'il était sous sa douche.

PF: - Mais qu’est-ce que tu fais là? Tu n’es pas à la maison ? Dans ton aquarium ?
PR: - Et bien je bulle tu vois. Bluuubbb bluubb...
PF: - Tu t'ennuies? Si tu veux je te ramène à la maison.
PR: - Nooon ! Et je ne retourne plus à la maison ! Et je suis trop occupé. Aujourd'hui c'est le printemps. Les arbres vont bourgeonner. Les fleurs vont s'ouvrir, les papillons et les libellules vont arrivés. Les grenouilles vont me rendre visite. M'ennuyer, ça ne risque pas j'ai bien trop de choses à observer.
PF: - Oui… Regarde autour d’elle. Ca à l'air d'être le paradis pour toi ici. Mais comment as tu fait pour venir ici?
PR: - Eh bien j'ai gagné plein de sous d'un coup ! J'ai donc pu partir de chez toi et arrêter mon travail de nettoyeur de fond d'aquarium ! Je me suis  payé cette mare, elle est pas mal non ?
PF: - Mais comment as-tu gagné cet argent?
PR: Euuuh , je te le dis si tu me fais une promesse.
PF: - oh oui, dis moi.
PR : - Eh bien promets moi que si tu me remplaces par un autre poisson, tu lui donneras autre chose à manger que des miettes multicolores !
PF: - D'accord, je veux bien.
PR: - Écoutes petite, je vais te dire mon secret: J'ai Gagné au loto.
PF: - Incroyable ! Je savais que c'était possible! C'est dur pour gagner?
PR: - Oui... enfin non. Tous les gens pensent qu'ils pourront gagner en achetant un ticket de loto à côté de chez eux. Alors qu'en fait, c'est impossible de gagner comme ça. Il faut aller dans un magasin très spécial. Le magasin des tickets gagnants.
PF: - Oh, oui c'est là. C'est là qu'il faut que j'aille. Maman sera fière de moi si je lui ramène un ticket gagnant. On sera riche comme ça j'aurai ma maman toujours avec moi. Elle n’aura plus besoin de travailler !
       Peux tu me dire où se trouve ce magasin?
PR: - Si tu me fais une seconde promesse?
PF: - Bon d'accord.
PR: - Arrête aussi de faire toc toc sur l’aquarium à la maison.
PF: - Pas de problème!
PR: - Et bien, suis la rivière et remonte jusqu'à sa source et tu le trouveras. N’oublies pas de dire au vieux monsieur que tu viens de ma part. Par contre, n'y va pas les mains vides. Il faut que tu aies plein d’argent en poche pour acheter un ticket gagnant.
PF, enthousiaste : - Merci poisson !

Elle poursuit son chemin. Doudou sort sa tête du sac.

Doudou : Il faut beaucoup d’argent pour avoir un ticket de loto gagnant… Je ne comprend pas… Je ticket doit te rapporter beaucoup d’argent mais il te faut beaucop d’argent pour l’acheter ???? Sort sa calculatrice … Alors, faisons les calculs pour savoir si c’est intéressant de l’acheter… Soit X le prix du ticket, …

La PF lui appuie sur la tête : Oh ça suffit Doudou, on va être riche !!!

Scène 4                RENCONTRE AVEC LE CHERCHEUR D’OR : 

Sur le chemin, la petite fille aperçoit, dans le ciel quelque chose de brillant.

PF :- Ce n’est pas une étoile, on est en pleine journée.

Et puis ça ce déplace ?

C’est l’oiseau qui arrive à tire d’ailes.

PF : -Mais qu’est-ce qu’il tient dans son bec ?

Et ping, l’oiseau a lâché quelque chose sur la tête de la PF.

PF : -Aïe ! Ouh, ça fait mal.

Doudou : Oh regarde comme c’est beau. On dirait un bijou de princesse, c’est comme ceux de ta maman.

PF : -Oui j’adore, c’est doré.

L’oiseau s’approche d’eux : - Voici de l’or ! J’ai pensé que cela t’intéresserait.

Doudou : - Oh Oui ! On pourrait rapporter cela à ta maman. Moi je pense que ça lui plairait beaucoup plus qu’un ticket de Loto.

PF : -Bonne idée. Allez, on rentre à la maison. Mais où as-tu trouvé cet or oiseau ?

Oiseau : - Et bien derrière cette colline, il y a la cabane d’un homme qui est en train d’en former un gros tas.

PF : - Un gros TAS d’or ! Mais si ça se trouve ça fait plus d’argent qu’un gros lot de loto ça !! Mais où a-t-il trouvé ça ?? Peut être qu’on pourra en avoir nous aussi !!! Et le ramener à maman pour qu’elle ne travaille plus jamais ! S’il te plait oiseau, guide nous jusque là bas !

Doudou inquiet : C’est peut-être un homme mal veillant ! Et pourquoi est-ce qu’il nous donnerait de son or ?? Il va nous chasser  !Non, on rentre à la maison !

PF, prend Doudou contre elle : - Moi je veux voir ça Doudou. Si tu m’aimes, suis moi ! Tu imagines, il a du trouver un trésor !

Oiseau : - Suivez-moi, c’est par ici.

Elle fourra Doudou dans le sac et suit l’oiseau avec enthousiasme.

L’oiseau sifflote gaiement. PF , puis Doudou se mettent petit à petit à faire comme lui. Arrivés au sommet de la colline, le même sifflement ce fait entendre.

Oiseau : - Ecoutez. C’est l’homme dont je vous ai parlé.

L’homme sifflote en travaillant dans la rivière.

Le chercheur d’or : - Salut l’oiseau ! Salut à vous la compagnie ! C’est sympa de passer me voir.

Doudou chuchote à la petite fille : - Hmmm… Trop gentil pour être honnête…

PF : - Bonjour Monsieur. C’est vous qui avez trouvé un trésor ?

Le C. O., continuant de travailler. Entre 2 phrases, il siffle en travaillant : - Il ne s’agit pas vraiment d’un trésor. C’est de l’or. C’est vrai, j’en ai déjà trouvé pas mal. Venez voir ça. C’est le fruit d’un dur labeur. Je vous montre si vous voulez. Si vous trouvez une pépite vous pourrez la garder, c’est un cadeau de la maison.

Doudou : Il doit sûrement mentir.

La petite fille tout en questionnant le ch. d’or. , part avec lui essayer l’orpaillage. Elle suit le CO qui travaille.

PF : En fait, j’étais à la recherche d’un ticket gagnant à rapporter à ma maman pour qu’elle ne soit plus obligée de travailler tout le temps pour gagner des sous. Comme ça elle pourrait être toujours avec moi.

PF : Mais il me faut beaucoup d’argent pour en acheter un.

Le CO, rit : - Ah oui. Un ticket de loto gagnant ! Quelle drôle d’idée ! C’est presque impossible de tomber sur un ticket de loto gagnant. Et puis l’or c’est bien mieux, tu gagnes à tous les coups !

Ouuh ! Mais j’ai une idée. Petite, Aides moi à trouver de l’or et je t’en donnerai… un peu… on … partagera…

PF, à doudou : - Si j’en trouve plein, je pourrai m’acheter le ticket!

Le chercheur d'or fait visiter les lieux à la PF.

CO: Tu vois je travaille au bord de la rivière. La boue au fond de son lit contient très peu d'or. Il faut donc travailler avec acharnement pour en trouver.

PF: c'est qui acharnement? Elle regarde autour d’elle.

CO: Oh la la, je n'avais pas vu l'heure, assez discuter le temps passe, il faut que je me remette au travail. Je t'expliquerai plus tard. Je n'ai trouvé que 2 minuscules paillettes d'or aujourd'hui. 

CO pressé: Mets toi là. Ne me gêne pas (La PF entre dans l'eau).

PF: Là?

CO: Oui , euuuuh non plutôt là, il faut que je passe. Mais rends toi utile. Prends moi la batée (sorte de chapeau chinois en métal), je vais pelleter.

PF: Comme ça?

Le chercheur d'or verse une pelle pleine de pierre et de sable dans la batée.

CO: Mais non applique toi, sinon je te mets ce chapeau sur ta tête. Plutôt comme ça. Tu vas tout renverser.

Doudou à la PF: Et dis donc il n'est pas marrant marrant celui là! Et dire qu'au début on voulait juste de l’argent pour pouvoir s’amuser ! Lui il en a plein, et pourtant il ne rigole pas !!

La PF essaie de faire tourner la batée.

PF: J'y arrive pas, j'ai tout renversé, et puis c'est trop dur. OUïiiinnn.

Elle pleurniche.

Le CO l'encourage

CO: Là, voilà, comme ça plus lentement. Essaie encore.

PF: Iln'y a rien que de la boue.

CO Et oui, maintenant, il faut bien laver.

PF: Toujours rien.

CO : Etale bien.

PF: Ah oui, il y a quelque chose qui brille ! Tu as vu doudou ! Elle s’extasie sur la minuscule pépite.

CO: Tu vois, ce n'est pas si dur, il faut juste de la patience. Il prend un air de grand seigneur. Garde la pépite.

PF: On peut réessayer?

Co : Mais oui et ça tombe bien que vous soyez là. Tout seul je perds beaucoup de temps. On va se répartir les tâches pour être plus efficace tous ensemble.
Mais tu me promets  de t'appliquer, de travailler seul maintenant que je t'ai appris, et surtout ne perds pas ton temps à t'amuser ou à bavarder avec doudou.

PF: Oui promis.

Doudou: Et toi tu nous promets qu'on partage l'or qu'on a trouvé.

CO: Euh ... Oui ....on verra ça...

PF: avec tout cet or on sera riche, on pourra ramener le ticket gagnant à maman!

Co: Il n'y a aucun doute regarde, avec l'or que j'ai trouvé le mois dernier, j'ai pu agrandir ma cabane.

Une série d'actions se succèdent (dans le silence):
Ils travaillent un peu comme au ralenti, avec part moment des réactions , en alternance:
joie, tristesse, découragement, lassitude de la répétition des mouvements, joie intense, énergie, colère, réprimande, ...., jeux, rigolade, boudage...
Par moment le chercheur d'or lui montre ça cabane.
Il construit une cheminée, change le toit, la repeint en bleu en jaune. en rose.
La PF réclame son or elle tend les mains par moment fait mine de plus travailler si il ne lui donne pas son or. Un jour, il démolit complètement sa cabane, la PF et doudou ont très peur, ils s'inquiètent. Mais le chercheur d'or arrive avec une nouvelle maison en OR.
La PF et doudou sont rassurés.

PF, ébahie devant la maison en or : Tu peux arrêter de travailler maintenant !! Avec tout cet or que tu as !

CO : Arrêter de travailler ! Mais il y a encore de l’or ! Ce n’est rien ce que j’ai pour l’instant ! En travaillant encore, je pourrai bientôt remplacer cette ridicule bicoque en or par un immence château de diamants !!!

PF : Et après ? Tu arrêteras de travailler ? Tu pourras enfin te reposer ! Jouer toute la journée !

CO : Mais non, petite fille naîve, ensuite je chercherai encore de l’or, pour pouvoir me construire un immense parc autour de ce château !

PF : Bon… En tous cas moi, je veux arrêter ! Donne-moi mes pépites, je suis sûre que j’en ai assez trouvé pour acheter le ticket!!

CO : Tu ne peux pas me laisser comme ça, ce n’est pas sérieux. Nous formons une équipe, c’est ça notre force de travail. C’est ensemble que nous travaillons maintenant ! J’ai besoin de toi ! Tu dois rester encore un peu !

Doudou : Mais ça fait déjà longtemps que l’on t’aide.

PF : En plus, je voudrais bien aller acheter le ticket maintenant ! Moi je veux que maman arrête de travailler ! Donne-moi mes pépites !

CO : Bon… Si c’est ce que tu veux… Il sort un papier et un stylo, une calculatrice. Alors faisons les comptes. Tu as trouvé 351 pépites… Moins les coûts du matériel que je t’ai fourni… j’enlève 50 pépites… Moins 100 pépites de coûts de frais d’entretien, nourriture, logement…moins 100 de temps de formation à la recherche d’or….moins 100 de frais administratifs… Ca nous fait… 1 pépite… Voilà ! Nous sommes quittes, tu peux y aller !

PF : 1 pépite ! Mais ce n’est pas juste !!!

CO : Ah, tu sais, les débuts ne sont pas rentables, c’est normal… c’est pour ça que c’est dommage de partir maintenant… maintenant je pourrai t’augmenter… les frais de formations sont moins gros maintenant que je t’ai appris le métier… si tu restes tu pourras gagner plus…

La PF hésite.

Doudou : L’augmenter ! Mais ce n’est pas normal ! On veut les pépites qu’on a trouvées ! Tu as menti !

CO : Je n’ai pas menti… J’ai dit qu’on partagerait ! A la petite fille. Tu as travaillé pour moi, avec mes outils, sur mon terrain, avec les techniques que je t’ai apprises ! Je dois d’abord rembourser mon matériel, le temps que j’ai passé à établir la meilleure manière de chercher l’or !

Doudou, à la petite fille : Allez, viens ! Laissons cet escroc ! Il ne t’augmentera jamais ! Crois moi !

La petite fille hésite…

PF : Tu as raison Doudou. Au CO : Donne moi ma pépite !

Triste, elle prend sa pépite et s’en va.

 

29 décembre 2010

Scène 1 revisitée

Scène 1,   Petite fille et sa maman : 

Une petite fille seule dans le salon.  Une table à manger sur scène. La petite fille est installée sur le tapis de jeux par terre, avec des jouets éparpillés et son doudou. Elle prend ses poupées style Barbie. 

Petite Fille (PF) faisant parler successivement Barbie et ses copines: 

- Et si on jouait ensemble à 1 2 3 soleil

- Oh ! Bonne idée Barbie ! Tu es une sœur super!

Elle fait jouer les poupées 

- 123 soleil

- 123 soleil

-  Vu !

- 123 soleil

- J’ai gagné !

- Venez, on va jouer avec maman !

- Maman maman, tu veux bien jouer avec nous à habiller les poupées

- Oh non mes chéries, je suis fatiguée, j’ai travaillé toute la journée et je dois encore m’occuper de votre petit frère

- Bon venez, on va jouer au ballon dans le jardin

La petite fille continue de faire jouer les poupées. Elle les laisse, se lève, va voir le poisson rouge, gratouille l’aquarium avec le doigt, va ouvrir un livre, le ferme. S’ennuie visiblement. Prend son doudou et lui parle : 

- Bon tu veux jouer à quoi toi ?

- Aux dames : Bonne idée !

Va à la porte pour appeler sa maman. 

PF - Maman, tu veux bien jouer aux dames? Maman !

La PF va dans les coulisses. Elle répète.

Voix off

PF, plus mielleuse – Tu voudras jouer aux dames ?

Maman - Non chérie, je rentre du travail, je suis crevée, je me repose 5 minutes, je range le linge, je prépare le repas ; et on mange.

Maman, rentre, la PF la suit - Tiens, aide moi à plier le linge si tu veux.

Elles plient et range le linge.

PF - Pourquoi tu veux jamais jouer avec moi ?

Maman - Oh, tu exagères ! Jamais ! Et dimanche ? Tu ne te rappelles pas, on a passé l’après midi à jouer aux cartes !

PF - Oui mais c’était dimanche….Moi c’est tout le temps que j’ai envie de jouer.

Maman , agacée -: Ecoute, je t’amène à l’ école, je passe 8 heures au boulot, il y a ton petit frère Rémi et toi, le ménage, les repas, essaie de comprendre qu’il faut que tu apprennes à jouer toute seule un peu !

PF - Mais…

Regarde le poisson rouge. 

PF - Maman, qu’est ça dit un poisson rouge ?

Maman : Mais… Voyons ça ne parle pas un poisson rouge !

PF : Mais si ! Regarde il ouvre la bouche quand il me regarde ! Je vois bien qu’il parle. Mais je ne m’entends pas à cause de l’eau…

Maman : Bon, d’accord… Elle s’assoit. Tu l’as démasqué. Tu es assez grande pour que je te transmette la vérité maintenant. Elle chuchote pour dire un secret. Tu as raison, il vient de parler. Ma grand-mère m’a appris la langue poisson rouge quand j’étais petite. Ils parlent, et je comprends ce qu’ils disent. Le poisson rouge et moi, on parle souvent. Il pense beaucoup de bien de toi tu sais.

PF , ébahie : Oh !!! Elle regarde le poisson rouge. Et là qu’est ce qu’il dit ?

Maman, sort de son mystère et se lève : Il dit que ce serait bien que tu aides ta maman à mettre la table.

La maman sort avec le linge. La PF reste à regarder le poisson rouge.

PF, à travers la porte Et Rémi, tu comprends quand il parle bébé? C’est comme ça que tu sais quand tu dois lui donner un biberon ? Un temps, elle réfléchit. Et mon doudou, tu sais parler dans sa langue maman ?

La maman ne répond pas, fait la cuisine. Un temps. La petite fille va voir le poisson, tapote, fait des bruits de poisson avec sa bouche pour lui parler. 

La petite fille sort et revient avec les couverts. Elle finit de mettre la table. La maman apporte une pizza. Elles s’installent et commencent à manger.

Maman : Tiens j’ai fait chauffer une pizza jambon fromage, comme tu aimes ! Un temps, elles mangent. Tu as fait tes devoirs ?

PF : Oui, mais il vaut mieux que tu vérifies, j’ai pas tout compris… Des divisions…

Maman : Je suis sûre que c’est très bien. De toutes manières le principal c’est que ce soit fait…

Elles mangent. La PF est dans ses pensées.

PF - Maman pourquoi les fourchettes elles ont toujours 4 dents ?

Maman, souffle, fatiguée. Puis prend un air sérieux.

Quand j’étais petite, il y a très très très longtemps (la PF rit), il y avait des fourchettes à 5 dents, 4 dents, 3 dents, et même des fourchettes à 100 dents et des fourchettes sans dents !!! A cette époque là, les fourchettes avaient une reine. La reine était une belle fourchette en or, à 100 dents gravées finement, c’était la plus belle des fourchettes. Mais comme tout le monde, la reine des fourchettes prit de l’âge, et en vieillissant, elle commença à perdre petit à petit toutes ses dents ! Et quand elle n’eut plus que 4 pauvres dents en or, elle s’éteint. Ce fut la dernière reine des fourchettes. Comme toutes les fourchettes l’aimaient beaucoup, elles lui rendirent hommage : les fourchettes de plus de 4 dents en donnèrent à celles qui en avait moins, de telle sorte que toutes les fourchettes eurent désormais 4 dent, en mémoire de la reine des fourchettes.

Elles continuent le repas, la petite fille continue d’observer la fourchette.

PF - Maman pourquoi tu travailles tout le temps et tu restes pas à jouer avec moi ?

Maman – Oh ! Tout le temps ! Tu exagères !Ma chérie…. Tu sais bien , tu es grande maintenant , que pour avoir tout ce qu’on a il faut des sous, et pour avoir des sous il faut travailler ! On n’a pas gagné au loto…  Je m’arrange déjà pour être à la maison aussi souvent que je peux. J’essaie de passer du temps avec toi-même si ton frère est encore petit et a encore plus besoin de moi. Mais je ne peux pas passer tout mon temps à jouer avec toi ! Tu sais, ça a du bon aussi d’apprendre à jouer toute seule…

Allez, débarrasse la table pendant que je fais son biberon à Rémi.

1 décembre 2010

Le dialogue en entier (pas de modif à part au début, dans le dialogue avec la maman)

SCENE 1,   PETITE FILLE ET SA MAMAN :

Une petite fille seule dans le salon.  Une table à manger sur scène. La petite fille est installée sur le tapis de jeux par terre, avec des jouets éparpillés et son doudou. Elle prend ses poupées style Barbie. 

Petite Fille (PF) faisant parler successivement Barbie et ses copines: 

- Et si on jouait ensemble à 1 2 3 soleil

- Oh ! Bonne idée Barbie ! Tu es une sœur super!

Elle fait jouer les poupées 

- 123 soleil

- 123 soleil

-  Vu !

- 123 soleil

- J’ai gagné !

- Venez, on va jouer avec maman !

- Maman maman, tu veux bien jouer avec nous à habiller les poupées

- Oh non mes chéries, je suis fatiguée, j’ai travaillé toute la journée et je dois encore m’occuper de votre petit frère

- Bon venez, on va jouer au ballon dans le jardin

La petite fille continue de faire jouer les poupées. Elle les laisse, se lève, va voir le poisson rouge, gratouille l’aquarium avec le doigt, va ouvrir un livre, le ferme. S’ennuie visiblement. Prend son doudou et lui parle : 

- Bon tu veux jouer à quoi toi ?

- Aux dames : Bonne idée !

Va à la porte pour appeler sa maman. 

PF - Maman, tu veux bien jouer aux dames?

Voix off

Maman - Non chérie, je rentre du travail , je suis crevée, je me repose 5 minutes, je range le linge, je prépare le repas ; et on mange.

Maman , rentre - Tiens, aide moi à plier le linge si tu veux.

Elles plient et range le linge.

PF - Pourquoi tu veux jamais jouer avec moi ?

Maman - Oh, tu exagères ! Jamais ! Et dimanche ? Tu ne te rappelles pas, on a passé l’après midi à jouer aux cartes !

PF - Oui mais c’était dimanche….Moi c’est tout le temps que j’ai envie de jouer.

Maman , agacée -: Ecoute, je t’amène à l’ école, je passe 8 heures au boulot, il y a ton petit frère Rémi et toi, le ménage, les repas, essaie de comprendre qu’il faut que tu apprennes à jouer toute seule un peu !

PF - Mais…

Regarde le poisson rouge. Peut –être que c’est l’inverse, pour ajouter un peu de magie (cf totoro) : la petite fille pourrait demandé pourquoi les poissons parlent, la maman se moque d’elle : les poissons ça ne parlent pas. La petite fille insiste, alors la maman finit par céder : d’accord les poissons parlent une autre langue, que j’ai appris quand j’étais petite, et là, il dit qu’il c’est l’heure que tu ailles te coucher, tu n’avais pas compris sa langue.

PF - Maman, qu’est ça dit un un poisson rouge ?

Maman : Mais… Voyons ça ne parle pas un poisson rouge !

PF : Mais si ! Regarde il ouvre la bouche quand il me regarde ! Je vois bien qu’il parle. Mais je ne m’entends pas à cause de l’eau…

Maman : Bon, d’accord… tu l’as démasqué. Tu as raison,, il vient de parler. Ma grand-mère m’a appris la langue poisson rouge quand j’étais petite.

PF , ébahie : Oh !!! Et qu’est ce qu’il m’a dit ?

Maman : Il a dit que ce serait bien que tu aides ta maman à mettre la table.

La maman sort avec le linge. 

PF, à travers la porte Et Rémi, tu comprends quand il parle bébé? C’est comme ça que tu sais quand tu dois lui donner un biberon ? Et mon doudou, tu sais parler dans sa langue maman ?

La maman ne répond pas, fait la cuisine. Un temps. La petite fille va voir le poisson, tapote, fait des bruits de poisson avec sa bouche pour lui parler. 

La petite fille sort et revient avec les couverts. 

PF - Maman pourquoi les fourchettes elles ont toujours 4 dents ?

Maman, énervée  - oh, pourquoi pas ! Arrête de poser des questions, c’est comme ça c’est tout!

Elles s’installent et commencent à manger. 

PF - Maman pourquoi tu travailles et tu restes pas à jouer avec moi ?

Maman - Oh mais ça suffit ! Tu sais bien , tu es grande maintenant , que pour avoir tout ce qu’on a il faut des sous, et pour avoir des sous il faut travailler ! On a pas gagné au loto que je sache !

Allez, débarrasse la table pendant que je fais son biberon à Rémi.

 

Scène 2 Petite fille et ses poupées

La petite fille va se coucher.

Sur son lit, elle a plein de poupées. Elles discutent entre elles.

Poupée Bleu: C'est injuste que sa maman ne veuille pas jouer avec elle.

Poupée Orange: Peut-être que sa maman ne l'aime pas vraiment .

Doudou réfléchit.

Poupée Rose: C'est vrai, elle dit toujours qu'elle préfère s'occuper de son travail.

Poupée Viollette:Elle dit toujours que c'est pour gagner des sous. Mais avec sous elle lui achéte jamais de cadeaux, ou juste de tout petits.

Poupée Orange: Moi je trouve ça nul le travail!

Poupée viollette: Et puis on dit "gagner" des sous!

Poupée Bleu: ça ressemble à un jeu.

Poupée Rose: Peut-être qu'ils mentent les adultes. En fait c'est parce qu'ils s'amusent bien au travail qu'ils veulent toujours y retourner.

La petite fille a ouvert les yeux et suit la conversation de ces poupées.

PF: Moi, je suis sûre que je pourrai gagner des sous sans partir toute la journée. Moi, quand je m'amuse toute la journée, je ne dis pas que je suis fatiguée après. Je vais lui montrer à maman.

Doudou répète: Tu vas lui montrer à ta maman.

SCENE 3,   PETITE FILLE ET SON DOUDOU,

La Petite fille entend de petits sifflements.
Son poisson rouge est là. Il chantonne dans une mare comme s'il était sous sa douche.

PF: - Mais que fais tu là?
PR: - Et bien je bulle tu vois. Bluuubbb bluubb...
PF: - Tu t'ennuies? si tu veux je te ramène à la maison.
PR: - Nooon. Je suis trop occupé.
        Aujourd'hui c'est le printemps. Les arbres vont bourgeonner. Les fleurs vont s'ouvrir, les papillons et les libellules vont arrivés. Les grenouilles vont me rendre visite. M'ennuyer, ça ne risque pas j'ai bien trop de choses à observer.
PF: - Oui, ça à l'air d'être le paradis ici. Mais comment as tu fait pour venir vivre ici?
PR: - Et bien j'ai gagné plein de sous d'un coup. J'ai donc pu arrêter mon travail de nettoyeur de fond d'aquarium.
PF: - Mais comment as tu gagné cet argent?
PR: Euuuh , je te le dis si tu me fais une promesse.
PF: - oh oui, dis moi.
PR : - Et bien promets moi de me donner autre chose à manger que des miettes multicolores.
PF: - D'accord, je veux bien.
PR: - Écoutes petite, je vais te dire mon secret: J'ai Gagné au loto.
PF: - Incroyable. Je savais que c'était possible! C'est dur pour gagner?
PR: - Oui... enfin non. Tous les gens pensent qu'ils pourront gagner en achetant un ticket de loto à côté de chez eux. Alors qu'en fait, c'est impossible de gagner comme ça. Il faut aller dans un magasin très spécial. Le magasin des tickets gagnants.
PF: - Oh, oui c'est là. C'est là qu'il faut que j'aille. Maman sera fier de moi si je lui ramène un ticket gagnant. On sera riche comme ça j'aurai ma maman toujours avec moi.
       Peux tu me dire où se trouve ce magasin?
PR: - Si tu me fais une seconde promesse?
PF: - Bon d'accord.
PR: - Arrête de faire toc toc sur mon aquarium à la maison.
PF: - Pas de problème!
PR: - Et bien, suis la rivière et remonte jusqu'à sa source et tu le trouveras. N’oublies pas de dire au vieux monsieur que tu viens de ma part. Par contre, n'y va pas les mains vides. Il faut que tu es plein €uros en poche pour acheter un ticket gagnant.
PF: - Merci poisson.

Scène 4               RENCONTRE AVEC LE CHERCHEUR D’OR :

Rencontre avec le chercheur d'or

Sur le chemin, la petite fille aperçoit, dans le ciel quelque chose de brillant.

PF :- Ce n’est pas une étoile, on est en pleine journée.

Et puis ça ce déplace ?

C’est l’oiseau qui arrive à tir d’ailes.

PF : -Mais que tient-il dans son bec ?

Et ping, l’oiseau a lâché quelque chose sur la tête de la PF.

PF : -Aïe ! Ouh, ça fait mal.

Doudou : Oh regarde comme c’est beau. On dirait un bijou de princesse, c’est comme ceux de ta maman.

PF : -Oui j’adore, c’est doré.

L’oiseau s’approche d’eux : - Voici de l’or ! J’ai pensé que cela t’intéresserai.

Doudou : - Oh Oui ! On pourrait rapporté cela à ta maman. Moi je pense que ça lui plairait beaucoup plus qu’un ticket de Loto.

PF : -Bonne idée. Allez on rentre à la maison. Mais où as-tu trouvé cet or oiseau ?

Oiseau : - Et bien derrière cette coline, il y a la cabane d’un homme qui est en train d’en formé un gros tas.

PF : - Un gros TAS d’or ! Guide nous jusque là bas.

Doudou : Ce doit être un homme mal veillant, il nous chassera et ne voudra jamais nous donner de son or. Non, on rentre à la maison.

PF : - Moi je veux voir ça Doudou. Si tu m’aimes, suis moi. Tu imagines, il a du trouver un trésor.

Oiseau : - Suivez-moi, c’est par ici.

L’oiseau sifflote gaiement. PF et Doudou font comme lui. Arrivé au sommet de la coline, le même sifflement ce fait entendre.

Oiseau : - Ecoutez. C’est l’homme dont je vous ai parlé.

L’homme sifflote en travaillant dans la rivière.

Le chercheur d’or : - Salut à vous la compagnie. C’est sympa de passer me voir.

Doudou chuchote à la petite fille : - Bon d’accord, Il a l’air gentil ce monsieur.

PF : - Bonjour Monsieur. C’est vous qui avez trouvé un trésor ?

Le C. O. : - Il ne s’agit pas vraiment d’un trésor. C’est de l’or. C’est vrai, j’en ai déjà trouvé pas mal. Venez voir ça. C’est le fruit d’un dur labeur. Je vous montre si vous voulez. Si vous trouvez une pépite vous pourrez la garder, c’est un cadeau de la maison.

Doudou : Il doit sûrement mentir.

La petite fille tout en questionnant le ch. d’or. , part avec lui essayer l’orpaillage.

PF : En fait, j’étais à la recherche d’un ticket gagnant à rapporter à ma maman pour qu’elle ne soit plus obligée de travailler tout le temps pour gagner des sous. Comme ça elle pourrait être toujours avec moi.

PF : Mais il me faut beaucoup d’argent pour en acheter un.

Le CO : - Ah Oui, En plus c’est presque impossible de tomber sur un ticket de loto gagnant. Et puis l’or c’est différent tu gagnes à tous les coups.

Ouuh ! Mais j’ai une idée. Petite, Aides moi à trouver de l’or et je t’en donnerai… un peu… on … partagera…

PF : - Si j’en trouve plein, je pourrai m’acheter le ticket !

Le chercheur d'or fait visiter les lieux à la PF.

CO: Tu vois je travaille au bord de la rivière. La boue au fond de son lit contient très peu d'or. Il faut donc travailler avec acharnement pour en trouver.

PF: c'est qui acharnement?

CO: Oh la la, je n'avais pas vu l'heure, assez discuter le temps passe, il faut que je me remette au travail. Je t'expliquerai plus tard. Je n'ai trouvé que 2 minuscules paillettes d'or aujourd'hui. 

Doudou à la PF: Et dis donc il n'est pas marrant marrant celui là! Et dire qu'au début on voulait juste plus s'amuser.

CO pressé: Mets toi là. Ne me gêne pas (La PF entre dans l'eau).

PF: Là?

CO: Oui , euuuuh non plutôt là, il faut que je passe. Mais rends toi utile. Prends moi la batée (sorte de chapeau chinois en métal), je vais pelleter.

PF: Comme ça?

Le chercheur d'or verse une pelle pleine de pierre et de sable dans la batée.

CO: Mais non applique toi, sinon je te met ce chapeau sur ta tête. Plutôt comme ça. Tu vas tout renverser.

La PF essaie de faire tourner la batée.

PF: J'y arrive pas, j'ai tout renversé, et puis c'est trop dur. OUïiiinnn.

Elle pleurniche.

Le CO l'encourage

CO: La voilà comme ça plus lentement. Essaies encore.

PF: Iln'y a rien que de la boue.

CO Et oui, maintenant, il faut bien laver.

PF: Toujours rien.

CO : Etalles bien.

PF: Ah oui, il y a quelque chose qui brille. Tu as vu doudou.

CO: Tu vois, ce n'est pas si dur, il faut juste de la patience. Garde la pépite.

PF: On peut réésayer?

Co : Mais oui et ça tombe bien que vous soyez là. Tout seul je perds beaucoup de temps. On va se répartir les tâches pour être plus efficace tous ensemble.
Mais tu me promets  de t'appliquer, de travailler seul maintenant que je t'ai appris, et surtout ne perds pas ton temps à t'amuser ou à bavarder avec doudou.

PF: Oui promis.

Doudou: Et toi tu nous promets qu'on partage l'or qu'on a trouvé.

CO: Euh ... Oui ....on verra ça...

PF: avec tout cet or on sera riche, on pourra ramener le ticket gagnant à maman!

Co: Il n'y a aucun doute regarde, avec l'or que j'ai trouvé le mois dernier, j'ai pu agrandir ma cabane.

Une série d'actions se succèdent (dans le silence):
Ils travaillent un peu comme au ralenti, avec part moment des réactions , en alternance:
joie, tristesse, découragement, lassitude de la répétition des mouvements, joie intense, énergie, colère, réprimande, ...., jeux, rigolade, boudage...
Par moment le chercheur d'or lui montre ça cabane.
Il construit une cheminée, change le toit, la repeint en bleu en jaune. en rose.
La PF réclame son or elle tend les mains par moment fait mine de plus travailler si il ne lui donne pas son or. Un jour, il démolit complétement sa cabane, la PF et doudou ont très peur, ils s'inquiètent. Mais le chercheur d'or arrive avec une nouvelle maison en OR.
La PF et doudou sont rassurés.

PF et doudou demandent:
Pourquoi on continu de travailler?

CO : Vous ne pouvez pas me laisser comme ça, ce n’est pas sérieux. Nous formons une équipe, c’est ça notre force de travail.

Doudou : Mais ça fait déjà longtemps que l’on t’aide.

PF : En plus, on voudrait bien que tu nous donnes les pépites que l’on a trouvées.

 

SCENE 5 ,    RENCONTRE AVEC LA FEMME :

Rencontre avec la femme 

La petite fille, son doudou dans les bras, arrive devant une ferme. Elle est petite, mais bien tenue. A côté de la ferme, une grange, un poulailler. Devant, un potager. 

(voir plus tard les dialogues de transition)

Une femme est en train de désherber le jardin. Elle est vêtue de vieux vêtements amples pour le travail. 

La femme lui fait un signe de la main : Bonjour !

Pf s’approche doucement : Bonjour…

La femme, essoufflée.

La femme : Ce n’est pas souvent que je vois passer quelqu’un par ici. Es-tu venue me voir ?

Pf : Euh…non madame…pas vraiment… je remonte la rivière pour chercher un ticket de loto gagnant.

La femme : Un ticket de loto gagnant !! Elle rit. Quelle drôle d’idée ! Et pourquoi cherches-tu ce ticket ?

Pf : Je voudrais que maman n’ait plus besoin de travailler, et qu’elle reste jouer avec moi toute la journée.

La femme :Oh… Ta maman travaille beaucoup n’est-ce pas ?

Pf :Oui, tous les jours…enfin pas le samedi ni le dimanche, mais ces jours là elle a quand même beaucoup de travail à la maison, et puis elle est fatiguée, et quand elle est fatiguée, elle n’a plus envie de jouer.

La femme : Hmmm… Il est tard tu sais. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Ce n’est pas très prudent de se promener dans la nature la nuit, jeune fille. J’ai une petite chambre pour les amis de passage. Ton doudou pourra y dormir aussi !

Elles rentrent dans la maison. 

________________________________________________________________________________ 

A l’intérieur, simple, elles dinent.

Pf, mangeant doucement, n’aime visiblement pas :Hmmm… Des brocolis….

La femme : Oui, je suis sûre que tu n’en as jamais mangé d’aussi bons ! Ce sont  mes brocolis, ceux que je vends au marché du village. Tu connaissais les brocolis, évidemment ?

Pf, grimaçant : oh oui… il y en a tout le temps à la cantine…bah…Se reprend. Oh mais les vôtres sont vraiment meilleurs !

La femme : Demain je te montrerai mes autres légumes. Je suis sûre d’en avoir que tu ne connais pas ! J’ai par exemple une grande variété de betteraves : les rouges bien-sûr, mais aussi les blanches, très sucrées – elles servent d’ailleurs à faire du sucre ! - , les chioggias, qui sont rayées en rouge et blanc à l’intérieur, les betteraves jaunes qui viennent du Québec, sont plus tendres. Enfin, je te montrerai tout ça demain... Allez, si tu as fini, au lit ! Demain je me lève à 5h, je te réveillerai!

Pf, pas ravie d’apprendre cette nouvelle, mais polie : Ah… 5h !!! Vous vous levez tous les jours cette heure là ???

La femme, enthousiaste :Eh oui, les bêtes n’attendent pas ! Et encore demain ce n’est pas jour de marché ! Ces jours-là, je dois me lever à 4 h pour préparer mon stand.

Pf : Bon… Je ne sais pas comment vous faites pour vous lever si tôt tous les jours… Vous aussi, vous seriez contente, si vous aviez le ticket de loto gagnant….

La femme rit : C’est gentil de penser à moi, jeune fille, mais je suis très bien comme ça ! Je t’ai sorti une brosse à dents, brosses-toi les dents, je te prépare ton lit !

________________________________________________________________________________ 

Le lendemain. Dans le potager (même décor que la scène du début). 

La femme : Alors ici ce sont les betteraves dont je t’ai parlé hier. Je t’ai parlé de la betterave crapaudine ? Elle en prend une. Elle la donne à la petite fille. Est-ce que tu comprends pourquoi on l’appelle comme ça ?

Petite fille retournant le betterave pour l’observer: Hmmm… elle a la même couleur que le crapaud ? Fière d’avoir compris. Et puis elle est toute fripée !

La femme :C’est ça, tu as compris ! Touche-la, on peut sentir les rides, les craquèlements.

Elle continue son chemin, laissant la petite fille qui touche la betterave, intéressée. La petite fille lève la tête et la suit pendant que la femme continue de parler. 

La femme :Ici ce sont les cucurbitacées. Là les courges, tu les reconnais… Les concombres… Les melons….

Petite fille : Les melons ?

La femme :Eh oui, ils sont de la même famille que les courges ! Mais ils sortent plus tôt ! D’ailleurs tiens, j’en vois qui sont à maturité, tu vas m’aider à les cueillir.

Pour reconnaître ceux qui sont mûrs, tu t’aides de la couleur et de l’odeur : ils sentent bon, et sont un peu plus pâles que les autres.

Lui en montre un , le cueille. Elles cherchent ensemble des melons murs. 

La scène continue sans dialogue, la petite fille cueille des melons en s’appliquant. 

Déjeuner sans paroles  : la petite fille mange avec appétit, s’endort sur le dessert. 

La femme la réveille.

La femme : Allez, maintenant il est l’heure d’aller s’occuper des poules !

Vont vers le poulailler. La femme commente la visite. 

Petite fille, baille :Oh ! Elles sont toutes en liberté ?

La femme : Les coqs, et les poules adultes, oui. Enfin, le terrain est clôturé, mais elles ont de quoi se promener ! Comme tu vois, il y a là plusieurs races. Viens je vais te montrer la nurserie !

Petite fille : La nurserie. Fait la grimace. Hmm…mais ça pue !

La femme rit: C’est l’odeur de la nature, jeune fille ! Mais tu as raison, je n’ai pas nettoyé ce poulailler depuis hier, il a besoin d’un petit coup de fraicheur. Tiens ! Lui tend un râteau. Tu vas ramasser la paille sale, et quand tu auras fini, tu pourras mettre de la paille fraiche !

Petite fille, fait la grimace, regarde le râteau, et commence à ratisser de manière malhabile. : 

La femme lui prend le râteau des mains et lui montre comment faire. La petite fille prend le coup de main au fur et à mesure. Elle y prend du plaisir et est fière d’y arriver. 

La paille est mise dans la nurserie.

La femme : Tiens, va donner le grain aux adultes dehors, je vais m’occuper des petits !

La petite fille sort en trainant son lourd sac de grain. 

La nuit tombe, la scène se termine. 

________________________________________________________________________________ 

Le repas du soir. La petite fille a l’air exténuée. Elle mange de très bon appétit. 

Petite fille : Est-ce que je peux reprendre du gratin de chou ? J’ai une de ces faims !

La femme : Mais bien-sûr ! La ressert. Demain matin je t’indiquerai le chemin pour rentrer chez toi, avant de partir travailler.

Petite fille : Demain ? Mais je voulais t’aider à cueillir les courgettes pour le marché ! Et des poussins doivent éclore demain ! J’aurai tellement aimé voir ça !

La femme : Je suis contente que le travail te plaise ! Mais tu dois aussi penser à ta maman ! Ca fait longtemps que tu es partie, elle doit être folle d’inquiétude !

Petite fille : Le travail ? Mais ce n’était pas du travail ça ! C’est tellement amusant !

La femme : Ca peut être ça , aussi, le travail…. Et puis tu sais, tu pourras refaire ça sans moi, faire ton potager… Mais près de ta maman !

Petite fille : Mais j’ai encore des tas de choses à apprendre avec toi ! Je n’y arriverai pas toute seule !

La femme : Tu pourras commencer avec ce que tu as appris, et revenir me voir, je serai ravie de continuer à t’apprendre ce que je sais… Sauf que tu préviendras ta mère, la prochaine fois que tu viens !

Petite fille, triste, sort son doudou et le regarde : Oui…. Maman… Je n’y pensais même plus… Elle doit me chercher partout… Je pourrai revenir, promis ?

La femme :Promis.

Elles vont se coucher. 

Au matin, la petite fille a son sac à dos, se jette dans les bras de la femme, qui lui indique ensuite le chemin. 

SCENE 6  RENCONTRE AVEC LE VIEL HOMME :

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire, une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

 Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment.

Trouver un livre ? Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme » de Machiavel ?

 

Il tomba sur l'archidiable Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton, et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du mariage. Il fut convenu, en outre, que durant ce laps de temps il serait exposé à toutes les incommodités et à tous les maux auxquels les hommes sont sujets, et qu'entraînent à leur suite la pauvreté, la prison, les maladies et toutes les autres infortunes, à moins qu'il ne parvînt à les éviter par son adresse ou son esprit.

Elle lit à haute voix, elle continue de lire en fatigant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre. Le vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort, il sort. Noir.

Au matin. La petite fille se réveille. Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.

PF : Monsieur ? Monsieur !!!!

Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre, suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas l’entendre.

PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?

Le vieil homme s’installe, soulève une cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.

PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?

Pas de réponse. Elle sort pour chercher. Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La petite fille revient.

PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…

Elle reste là…perplexe…

PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….

Le vieux monsieur a fini de manger. Pour répondre à la petite fille, il sort un jeu en bois (à voir, jeu de go ?)

PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail que vous me proposez???

Il ne dit rien et installe les pièces.

 La petite fille est excitée.

PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !

Elle lui fait un bisou. Pour la première fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise, comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la regarde, et reprend sa mine habituelle.

PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué, parce que les jeux où il faut réfléchir….

Pendant qu’elle parle, il passe ses mains devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.

PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go !  D’accord, qui prend les blancs?

Ils jouent en silence. On peut comprendre qu’elle joue bien.

 

Ils jouent, visiblement, elle s’amuse beaucoup, lui commence à se dérider un peu. Elle jette son sac dans un coin et l’oublie complètement.

Ils terminent leur partie. Comme dans la partie précédente, il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Cette fois, elle n’est pas surprise. Elle lit, ils jouent. Elle est un peu moins enjouée.

Dernière répétition : ils terminent leur partie. Il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Elle lit, ils jouent. Cette fois elle s’ennuie visiblement.

PF : Vous ne faites jamais rien d’autre que jouer ? Vous ne travaillez pas ?

Pas de réponse.

PF : Vous êtes à la retraite ? Ou, vous n’avez jamais travaillé ? Rêveuse. Tout le temps, jouer, lire….Moins enjouée à cette idée qu’au début.

Vous ne voulez pas lire tout seul ? J’aimerai bien faire le potager comme la dame m’a appris…

Elle le regarde. Vous n’avez jamais eu le ticket hein ? Il la regarde tristement. Elle lui prend la main.

Il se lève, prend le sac, le lui donne.

PF : Vous avez raison , je vais aller faire mon potager… et rassurer maman…

Mais vous ne serez pas tout seul pour jouer…

Elle sort Doudou. Elle lui tend.

PF à doudou : Qu’en penses-tu ?

Doudou : J’en pense qu’on va bien s’amuser tous les deux. Et que tu ferais bien d’y aller maintenant !

La petite fille les embrasse et s’en va.

 

 

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28 novembre 2010

Dernière partie dernière scène (à détailler comme d'hab)

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire, une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

 Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment.

Trouver un livre ? Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme » de Machiavel ?

 

Il tomba sur l'archidiable Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton, et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du mariage. Il fut convenu, en outre, que durant ce laps de temps il serait exposé à toutes les incommodités et à tous les maux auxquels les hommes sont sujets, et qu'entraînent à leur suite la pauvreté, la prison, les maladies et toutes les autres infortunes, à moins qu'il ne parvînt à les éviter par son adresse ou son esprit.

Elle lit à haute voix, elle continue de lire en fatigant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre. Le vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort, il sort. Noir.

Au matin. La petite fille se réveille. Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.

PF : Monsieur ? Monsieur !!!!

Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre, suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas l’entendre.

PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?

Le vieil homme s’installe, soulève une cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.

PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?

Pas de réponse. Elle sort pour chercher. Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La petite fille revient.

PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…

Elle reste là…perplexe…

PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….

Le vieux monsieur a fini de manger. Pour répondre à la petite fille, il sort un jeu en bois (à voir, jeu de go ?)

PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail que vous me proposez???

Il ne dit rien et installe les pièces.

 La petite fille est excitée.

PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !

Elle lui fait un bisou. Pour la première fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise, comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la regarde, et reprend sa mine habituelle.

PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué, parce que les jeux où il faut réfléchir….

Pendant qu’elle parle, il passe ses mains devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.

PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go !  D’accord, qui prend les blancs?

Ils jouent en silence. On peut comprendre qu’elle joue bien.

Ils jouent, visiblement, elle s’amuse beaucoup, lui commence à se dérider un peu. Elle jette son sac dans un coin et l’oublie complètement.

Ils terminent leur partie. Comme dans la partie précédente, il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Cette fois, elle n’est pas surprise. Elle lit, ils jouent. Elle est un peu moins enjouée.

Dernière répétition : ils terminent leur partie. Il sort, la petite fille s’endort. Quand il rentre, le petit déjeuner est prêt. Elle lit, ils jouent. Cette fois elle s’ennuie visiblement.

PF : Vous ne faites jamais rien d’autre que jouer ? Vous ne travaillez pas ?

Pas de réponse.

PF : Vous êtes à la retraite ? Ou, vous n’avez jamais travaillé ? Rêveuse. Tout le temps, jouer, lire….Moins enjouée à cette idée qu’au début.

Vous ne voulez pas lire tout seul ? J’aimerai bien faire le potager comme la dame m’a appris…

Elle le regarde. Vous n’avez jamais eu le ticket hein ? Il la regarde tristement. Elle lui prend la main.

Il se lève, prend le sac, le lui donne.

PF : Vous avez raison , je vais aller faire mon potager… et rassurer maman…

Mais vous ne serez pas tout seul pour jouer…

Elle sort Doudou. Elle lui tend.

PF à doudou : Qu’en penses-tu ?

Doudou : J’en pense qu’on va bien s’amuser tous les deux. Et que tu ferais bien d’y aller maintenant !

La petite fille les embrasse et s’en va.

22 novembre 2010

suite complétée

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TRAME + DIALOGUE + portrait : (12/11/10) 

ça c’est du beau travail !

SCENE 1,   PETITE FILLE ET SA MAMAN :

Une petite fille seule dans le salon.  Une table à manger sur scène. La petite fille est installée sur le tapis de jeux par terre, avec des jouets éparpillés et son doudou. Elle prend ses poupées style Barbie. 

Petite Fille (PF) faisant parler successivement Barbie et ses copines: 

- Et si on jouait ensemble à 1 2 3 soleil

- Oh ! Bonne idée Barbie ! Tu es une sœur super!

Elle fait jouer les poupées 

- 123 soleil

- 123 soleil

-  Vu !

- 123 soleil

- J’ai gagné !

- Venez, on va jouer avec maman !

- Maman maman, tu veux bien jouer avec nous à habiller les poupées

- Oh non mes chéries, je suis fatiguée, j’ai travaillé toute la journée et je dois encore m’occuper de votre petit frère

- Bon venez, on va jouer au ballon dans le jardin

La petite fille continue de faire jouer les poupées. Elle les laisse, se lève, va voir le poisson rouge, gratouille l’aquarium avec le doigt, va ouvrir un livre, le ferme. S’ennuie visiblement. Prend son doudou et lui parle : 

- Bon tu veux jouer à quoi toi ?

- Aux dames : Bonne idée !

Va à la porte pour appeler sa maman. 

PF - Maman, tu veux bien jouer aux dames?

Voix off

Maman - Non chérie, je rentre du travail , je suis crevée, je me repose 5 minutes, je range le linge, je prépare le repas ; et on mange.

Maman , rentre - Tiens, aide moi à plier le linge si tu veux.

Elles plient et range le linge.

PF - Pourquoi tu veux jamais jouer avec moi ?

Maman - Oh, tu exagères ! Jamais ! Et dimanche ? Tu ne te rappelles pas, on a passé l’après-midi à jouer aux cartes !

PF - Oui mais c’était dimanche….Moi c’est tout le temps que j’ai envie de jouer.

Maman , agacée -: Ecoute, je t’amène à l’ école, je passe 8 heures au boulot, il y a ton petit frère Rémi et toi, le ménage, les repas, essaie de comprendre qu’il faut que tu apprennes à jouer toute seule un peu !

PF - Mais…

Regarde le poisson rouge. Peut-êtree que c’est l’inverse, pour ajouter un peu de magie (cf totoro) : la petite fille pourrait demandé pourquoi les poissons parlent, la maman se moque d’elle : les poissons ça ne parlent pas. La petite fille insiste, alors la maman finit par céder : d’accord les poissons parlent une autre langue, que j’ai appris quand j’étais petite, et là, il dit qu’il c’est l’heure que tu ailles te coucher, tu n’avais pas compris sa langue.

PF - Maman, pourquoi ça parle pas un poisson rouge ?

Maman - Mais s’il parle ma chérie, mais dans sa langue qu’on ne peut pas comprendre !

La maman sort avec le linge. 

PF, à travers la porte - C’est comme Rémi, il parle bébé et l’on ne peut pas le comprendre ? Et mon doudou il parle dans sa langue maman ?

La maman ne répond pas, fait la cuisine. Un temps. La petite fille va voir le poisson, tapote, fait des bruits de poisson avec sa bouche pour lui parler. 

Maman, voix off - Bon, sois gentille, mets la table.

La petite fille sort et revient avec les couverts. 

PF - Maman pourquoi les fourchettes elles ont toujours 4 dents ?

Maman, énervée  - oh, pourquoi pas ! Arrête de poser des questions, c’est comme ça c’est tout!

Elles s’installent et commencent à manger. 

PF - Maman pourquoi tu travailles et tu ne restes pas à jouer avec moi ?

Maman - Oh mais ça suffit ! Tu sais bien, tu es grande maintenant , que pour avoir tout ce qu’on a il faut des sous, et pour avoir des sous il faut travailler ! On a pas gagné au loto que je sache !

Allez, débarrasse la table pendant que je fais son biberon à Rémi.

 

SCENE 2,   PETITE FILLE ET SES POUPEES :

La petite fille va se coucher

Proposition : la petite fille fait parler ses poupées pour dire ce qui suit :

Scène 2 Petite fille et ses poupées

La petite fille va se coucher.

Sur son lit, elle a plein de poupées. Elles discutent entre elles.

Poupée Bleu: C'est injuste que sa maman ne veuille pas jouer avec elle.

Poupée Orange: Peut-être que sa maman ne l'aime pas vraiment.

Doudou réfléchit.

Poupée Rose: C'est vrai, elle dit toujours qu'elle préfère s'occuper de son travail.

Poupée Violette:Elle dit toujours que c'est pour gagner des sous. Mais avec sous elle lui n’achète jamais de cadeaux, ou juste de tout petits.

Poupée Orange: Moi je trouve ça nul le travail!

Poupée violette: Et puis on dit "gagner" des sous!

Poupée Bleu: ça ressemble à un jeu.

Poupée Rose: Peut-être qu'ils mentent les adultes. En fait c'est parce qu'ils s'amusent bien au travail qu'ils veulent toujours y retourner.

La petite fille a ouvert les yeux et suit la conversation de ces poupées.

PF: Moi, je suis sûre que je pourrai gagner des sous sans partir toute la journée. Moi, quand je m'amuse toute la journée, je ne dis pas que je suis fatiguée après. Je vais lui montrer à maman.

Doudou répète: Tu vas lui montrer à ta maman.

 

SCENE 3,   PETITE FILLE ET SON DOUDOU,

              RENCONTRE AVEC LE POISSON ROUGE, OISEAU :

Au réveil, décide d’aller acheter un ticket de loto gagnant. Prends le chemin pour aller en ville, son doudou sous le bras.

Rencontre son poisson rouge dans une mare, lui demande comment il est arrivé là. Il lui dit qu’il connaît le magasin où l’on achète des tickets de loto gagnants.

Ils repartent.

Intervention du doudou qui lui dit qu’ils sont en train de se perdre, qu’ils feraient mieux de rentrer.

Rencontre avec l’oiseau qui leur dit de le suivre, qu’il connaît le chemin.

Elle cherche sa route, demande où on peut acheter un ticket de loto gagnant.

La Petite fille entend de petits sifflements.
Son poisson rouge est là. Il chantonne dans une mare comme s'il était sous sa douche.

PF: - Mais que fais tu là?
PR: - Et bien je bulle tu vois. Bluuubbb bluubb...
PF: - Tu t'ennuies? si tu veux je te ramène à la maison.
PR: - Nooon. Je suis trop occupé.
        Aujourd'hui c'est le printemps. Les arbres vont bourgeonner. Les fleurs vont s'ouvrir, les papillons et les libellules vont arriver. Les grenouilles vont me rendre visite. M'ennuyer, ça ne risque pas j'ai bien trop de choses à observer.
PF: - Oui, ça à l'air d'être le paradis ici. Mais comment as-tu fait pour venir vivre ici?
PR: - Et bien j'ai gagné plein de sous d'un coup.

OISEAU : Il a donc pu arrêter son travail de nettoyeur de fond d'aquarium.
PF: - Mais comment as tu gagné cet argent?
PR: Euuuh , je te le dis si tu me fais une promesse.


PF: - oh oui, dis moi.


PR : - Et bien promets- moi de me donner autre chose à manger que des miettes multicolores.


PF: - D'accord, je veux bien.

OISEAU : Tu vois si tu veux avoir la même vie que lui, il faut que tu ailles acheter un ticket de loto gagnant.


PR: - Écoutes petite, je vais te dire mon secret: J'ai Gagné au loto.


PF: - Incroyable. Je savais que c'était possible! C'est dur pour gagner?


PR: - Oui... enfin non.

OISEAU : Tous les gens pensent qu'ils pourront gagner en achetant un ticket de loto à côté de chez eux. Alors qu'en fait, c'est impossible de gagner comme ça. Il faut aller dans un magasin très spécial. Le magasin des tickets gagnants.


PF: - Oh, oui c'est là. C'est là qu'il faut que j'aille. Maman sera fier de moi si je lui ramène un ticket gagnant. On sera riche comme ça j'aurai ma maman toujours avec moi. Peux-tu me dire où se trouve ce magasin?


PR: - Si tu me fais une seconde promesse?


PF: - Bon d'accord.


PR: - Arrête de faire toc toc sur mon aquarium à la maison.


PF: - Pas de problème!

PR: - Et bien, suis la rivière et remonte jusqu'à sa source et tu le trouveras.

OISEAU : Je vais te guider.

PR : N’oublies pas de dire au vieux monsieur que tu viens de ma part.

OISEAU : Par contre, n'y va pas les mains vides. Il faut que tu es pleines cacahuètes en poche pour acheter un ticket gagnant.


PF: - Merci poisson.

PF demande à Doudou : on le suit ? 

Doudou : acquiesce d’un signe de tête.

PF : Oiseau, allons y.

SCENE 4 ,   PETITE FILLE ET SON DOUDOU,

              RENCONTRE AVEC LE CHERCHEUR D’OR :

Rencontre sur un chemin avec un homme qui extrait un tas d’or. Il leur explique que c’est mieux que le loto, qu’en faisant chercheur d’or on devient de plus en plus riche. Il leur propose de travailler pour lui. Il travaille nuit et jour pour extraire de l’or. La petite fille demande s’il est riche, assez riche pour arrêter de travailler. Il répond que oui il pourrait, mais qu’il préfère continuer et avoir encore plus d’argent et pouvoir s’acheter une plus grande maison encore, avec plus de serviteurs et de pierres précieuses. Pendant leur séjour, l’homme peut changer plusieurs fois de maison, de plus en plus belle. Le temps passe, tous les jours la petite fille demande si elle peut avoir son salaire, mais l’homme dit toujours « demain ». Le poisson comprend que l’homme ne leur donnera jamais l’argent, et ils s’enfuient…

Rencontre avec le chercheur d'or

Sur le chemin, la petite fille aperçoit, dans le ciel quelque chose de brillant.

PF :- Ce n’est pas une étoile, on est en pleine journée.

Et puis ça ce déplace ?

C’est l’oiseau qui arrive à tir d’ailes.

PF : -Mais que tient-il dans son bec ?

Et ping, l’oiseau a lâché quelque chose sur la tête de la PF.

PF : -Aïe ! Ouh, ça fait mal.

Doudou : Oh regarde comme c’est beau. On dirait un bijou de princesse, c’est comme ceux de ta maman.

PF : -Oui j’adore, c’est doré.

L’oiseau s’approche d’eux : - Voici de l’or ! J’ai pensé que cela t’intéresserait.

Doudou : - Oh Oui ! On pourrait rapporté cela à ta maman. Moi je pense que ça lui plairait beaucoup plus qu’un ticket de Loto.

PF : -Bonne idée. Allez on rentre à la maison. Mais où as-tu trouvé cet or oiseau ?

Oiseau : - Et bien derrière cette colline, il y a la cabane d’un homme qui est en train d’en formé un gros tas.

PF : - Un gros TAS d’or ! Guide nous jusque-là bas.

Doudou : Ce doit être un homme mal veillant, il nous chassera et ne voudra jamais nous donner de son or. Non, on rentre à la maison.

PF : - Moi je veux voir ça Doudou. Si tu m’aimes, suis- moi. Tu imagines, il a dû trouver un trésor.

Oiseau : - Suivez-moi, c’est par ici.

L’oiseau sifflote gaiement. PF et Doudou font comme lui. Arrivé au sommet de la colline, le même sifflement ce fait entendre.

Oiseau : - Ecoutez. C’est l’homme dont je vous ai parlé.

L’homme sifflote en travaillant dans la rivière.

Le chercheur d’or : - Salut à vous la compagnie. C’est sympa de passer me voir.

Doudou chuchote à la petite fille : - Bon d’accord, Il a l’air gentil ce monsieur.

PF : - Bonjour Monsieur. C’est vous qui avez trouvé un trésor ?

Le C. O. : - Il ne s’agit pas vraiment d’un trésor. C’est de l’or. C’est vrai, j’en ai déjà trouvé pas mal. Venez voir ça. C’est le fruit d’un dur labeur. Je vous montre si vous voulez. Si vous trouvez une pépite, vous pourrez la garder, c’est un cadeau de la maison.

Doudou : Il doit sûrement mentir.

La petite fille tout en questionnant le ch. d’or. , part avec lui essayer l’orpaillage.

PF : En fait, j’étais à la recherche d’un ticket gagnant à rapporter à ma maman pour qu’elle ne soit plus obligée de travailler tout le temps pour gagner des sous. Comme ça elle pourrait être toujours avec moi.

PF : Mais il me faut beaucoup d’argent pour en acheter un.

Le CO : - Ah Oui, En plus c’est presque impossible de tomber sur un ticket de loto gagnant. Et puis l’or c’est différent tu gagnes à tous les coups.

Ouuh ! Mais j’ai une idée. Petite, Aides moi à trouver de l’or et je t’en donnerai… un peu… on … partagera…

PF : - Si j’en trouve plein, je pourrai m’acheter le ticket !

Le chercheur d'or fait visiter les lieux à la PF.

CO: Tu vois je travaille au bord de la rivière. La boue au fond de son lit contient très peu d'or. Il faut donc travailler avec acharnement pour en trouver.

PF: c'est qui acharnement?

CO: Oh la la, je n'avais pas vu l'heure, assez discuter le temps passe, il faut que je me remette au travail. Je t'expliquerai plus tard. Je n'ai trouvé que 2 minuscules paillettes d'or aujourd'hui. 

Doudou à la PF: Et dis donc il n'est pas marrant marrant celui là! Et dire qu'au début on voulait juste plus s'amuser.

CO pressé: Mets toi là. Ne me gêne pas (La PF entre dans l'eau).

PF: Là?

CO: Oui , euuuuh non plutôt là, il faut que je passe. Mais rends toi utile. Prends moi la batée (sorte de chapeau chinois en métal), je vais pelleter.

PF: Comme ça?

Le chercheur d'or verse une pelle pleine de pierre et de sable dans la batée.

CO: Mais non applique toi, sinon je te met ce chapeau sur ta tête. Plutôt comme ça. Tu vas tout renverser.

La PF essaie de faire tourner la batée.

PF: J'y arrive pas, j'ai tout renversé, et puis c'est trop dur. OUïiiinnn.

Elle pleurniche.

Le CO l'encourage

CO: La voilà comme ça plus lentement. Essaies encore.

PF: Iln'y a rien que de la boue.

CO Et oui, maintenant, il faut bien laver.

PF: Toujours rien.

CO : Etales bien.

PF: Ah oui, il y a quelque chose qui brille. Tu as vu doudou.

CO: Tu vois, ce n'est pas si dur, il faut juste de la patience. Garde la pépite.

PF: On peut réessayer?

Co : Mais oui et ça tombe bien que vous soyez là. Tout seul je perds beaucoup de temps. On va se répartir les tâches pour être plus efficace tous ensemble.
Mais tu me promets  de t'appliquer, de travailler seul maintenant que je t'ai appris, et surtout ne perds pas ton temps à t'amuser ou à bavarder avec doudou.

PF: Oui promis.

Doudou: Et toi tu nous promets qu'on partage l'or qu'on a trouvé.

CO: Euh ... Oui ....on verra ça...

PF: avec tout cet or on sera riche, on pourra ramener le ticket gagnant à maman!

Co: Il n'y a aucun doute regarde, avec l'or que j'ai trouvé le mois dernier, j'ai pu agrandir ma cabane.

Une série d'actions se succèdent (dans le silence):
Ils travaillent un peu comme au ralenti, avec part moment des réactions , en alternance:
joie, tristesse, découragement, lassitude de la répétition des mouvements, joie intense, énergie, colère, réprimande, ...., jeux, rigolade, boudage...
Par moment le chercheur d'or lui montre ça cabane.
Il construit une cheminée, change le toit, la repeint en bleu en jaune. en rose.
La PF réclame son or elle tend les mains par moment fait mine de plus travailler si il ne lui donne pas son or. Un jour, il démolit complètement sa cabane, la PF et doudou ont très peur, ils s'inquiètent. Mais le chercheur d'or arrive avec une nouvelle maison en OR.
La PF et doudou sont rassurés.

PF et doudou demandent:
Pourquoi on continu de travailler?

CO : Vous ne pouvez pas me laisser comme ça, ce n’est pas sérieux. Nous formons une équipe, c’est ça notre force de travail.

Doudou : Mais ça fait déjà longtemps que l’on t’aide.

PF : En plus, on voudrait bien que tu nous donnes les pépites que l’on a trouvées.

 

SCENE 5 ,   PETITE FILLE ET SON DOUDOU,

              RENCONTRE AVEC LA FEMME :

Arrivent dans une petite maison à l’air pauvre, s’y aventurent pour passer la nuit. Une femme les accueille, leur disant qu’elle n’aura pas beaucoup de temps à leur consacrer, mais qu’ils pouvaient faire comme chez eux : gentille, un peu bohème, insouciante. Travaille toute la journée, mais n’a pas de sous, travaille pour le plaisir. Métier à voir ? Leur propose de laisser tomber le ticket de loto, qu’on n’a pas besoin de trop d’argent et que travailler peut être aussi drôle que de jouer. La petite fille apprend (à cultiver ?), oublie le temps qui passe tant elle est passionnée par ce qu’elle apprend. Un jour elle retrouve un objet offert par sa maman, se rappelle la maison et devient nostalgique.

La femme :

La quarantaine, agricultrice d’une petite production.

Vit bien mais ne recherche pas plus de confort.

Maternelle, gentille avec la pf. Elle est passionnée de son métier et ne le fait pas que pour le salaire.

Elle a des convictions :

- Concernant son travail : qu’on peut s’y épanouir, et qu’il est indispensable à sa vie. Elle aime faire pousser sa nourriture de ses mains, être fatiguée le soir après le travail accompli. Elle connaît ce qu’elle fait pousser, les animaux qu’elle élève, et elle aime en connaître toujours plus. Elle aime savoir que ce qu’elle fait est utile.

- Concernant l’agriculture : qu’elle préfère avoir une petite production où elle n’est pas obligée d’avoir des machines, de produire toujours plus, de forcer la nature par des produits. Elle aime voir ses animaux avec assez de place pour vivre. Elle aime connaître les gens à qui elle vend ses produits, sur les marchés, fidéliser la clientèle.

Elle parle de manière engagée de sa passion, mais va plutôt essayer de convaincre la petite fille que le travail peut-être épanouissant par l’action que par le discours. Elle reste bienveillante et va laisser faire la petite fille dans son cheminement personnel.

Rencontre avec la femme 

La petite fille, son doudou dans les bras, arrive devant une ferme. Elle est petite, mais bien tenue. A côté de la ferme, une grange, un poulailler. Devant, un potager. 

(voir plus tard les dialogues de transition)

Une femme est en train de désherber le jardin. Elle est vêtue de vieux vêtements amples pour le travail. 

La femme lui fait un signe de la main : Bonjour !

Pf s’approche doucement : Bonjour…

La femme, essoufflée.

La femme : Ce n’est pas souvent que je vois passer quelqu’un par ici. Es-tu venue me voir ?

Pf : Euh…non madame…pas vraiment… je remonte la rivière pour chercher un ticket de loto gagnant.

La femme : Un ticket de loto gagnant !! Elle rit. Quelle drôle d’idée ! Et pourquoi cherches-tu ce ticket ?

Pf : Je voudrais que maman n’ait plus besoin de travailler, et qu’elle reste jouer avec moi toute la journée.

La femme :Oh… Ta maman travaille beaucoup n’est-ce pas ?

Pf :Oui, tous les jours…enfin pas le samedi ni le dimanche, mais ces jours là elle a quand même beaucoup de travail à la maison, et puis elle est fatiguée, et quand elle est fatiguée, elle n’a plus envie de jouer.

La femme : Hmmm… Il est tard tu sais. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Ce n’est pas très prudent de se promener dans la nature la nuit, jeune fille. J’ai une petite chambre pour les amis de passage. Ton doudou pourra y dormir aussi !

Elles rentrent dans la maison. 

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A l’intérieur, simple, elles dînent.

Pf, mangeant doucement, n’aime visiblement pas :Hmmm… Des brocolis….

La femme : Oui, je suis sûre que tu n’en as jamais mangé d’aussi bons ! Ce sont  mes brocolis, ceux que je vends au marché du village. Tu connaissais les brocolis, évidemment ?

Pf, grimaçant : oh oui… il y en a tout le temps à la cantine…bah…Se reprend. Oh mais les vôtres sont vraiment meilleurs !

La femme : Demain je te montrerai mes autres légumes. Je suis sûre d’en avoir que tu ne connais pas ! J’ai par exemple une grande variété de betteraves : les rouges bien-sûr, mais aussi les blanches, très sucrées – elles servent d’ailleurs à faire du sucre ! - , les chioggias, qui sont rayées en rouge et blanc à l’intérieur, les betteraves jaunes qui viennent du Québec, sont plus tendres. Enfin, je te montrerai tout ça demain... Allez, si tu as fini, au lit ! Demain je me lève à 5h, je te réveillerai!

Pf, pas ravie d’apprendre cette nouvelle, mais polie : Ah… 5h !!! Vous vous levez tous les jours cette heure là ???

La femme, enthousiaste :Eh oui, les bêtes n’attendent pas ! Et encore demain ce n’est pas jour de marché ! Ces jours-là, je dois me lever à 4 h pour préparer mon stand.

Pf : Bon… Je ne sais pas comment vous faites pour vous lever si tôt tous les jours… Vous aussi, vous seriez contente, si vous aviez le ticket de loto gagnant….

La femme rit : C’est gentil de penser à moi, jeune fille, mais je suis très bien comme ça ! Je t’ai sorti une brosse à dents, brosses-toi les dents, je te prépare ton lit !

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Le lendemain. Dans le potager (même décor que la scène du début). 

La femme : Alors ici ce sont les betteraves dont je t’ai parlé hier. Je t’ai parlé de la betterave crapaudine ? Elle en prend une. Elle la donne à la petite fille. Est-ce que tu comprends pourquoi on l’appelle comme ça ?

Petite fille retournant le betterave pour l’observer: Hmmm… elle a la même couleur que le crapaud ? Fière d’avoir compris. Et puis elle est toute fripée !

La femme :C’est ça, tu as compris ! Touche-la, on peut sentir les rides, les craquèlements.

Elle continue son chemin, laissant la petite fille qui touche la betterave, intéressée. La petite fille lève la tête et la suit pendant que la femme continue de parler. 

La femme :Ici ce sont les cucurbitacées. Là les courges, tu les reconnais… Les concombres… Les melons….

Petite fille : Les melons ?

La femme :Eh oui, ils sont de la même famille que les courges ! Mais ils sortent plus tôt ! D’ailleurs tiens, j’en vois qui sont à maturité, tu vas m’aider à les cueillir.

Pour reconnaître ceux qui sont mûrs, tu t’aides de la couleur et de l’odeur : ils sentent bon, et sont un peu plus pâles que les autres.

Lui en montre un , le cueille. Elles cherchent ensemble des melons mûrs. 

La scène continue sans dialogue, la petite fille cueille des melons en s’appliquant. 

Déjeuner sans paroles  : la petite fille mange avec appétit, s’endort sur le dessert. 

La femme la réveille.

La femme : Allez, maintenant il est l’heure d’aller s’occuper des poules !

Vont vers le poulailler. La femme commente la visite. 

Petite fille, baille :Oh ! Elles sont toutes en liberté ?

La femme : Les coqs, et les poules adultes, oui. Enfin, le terrain est clôturé, mais elles ont de quoi se promener ! Comme tu vois, il y a là plusieurs races. Viens je vais te montrer la nurserie !

Petite fille : La nurserie. Fait la grimace. Hmm…mais ça pue !

La femme rit: C’est l’odeur de la nature, jeune fille ! Mais tu as raison, je n’ai pas nettoyé ce poulailler depuis hier, il a besoin d’un petit coup de fraicheur. Tiens ! Lui tend un râteau. Tu vas ramasser la paille sale, et quand tu auras fini, tu pourras mettre de la paille fraiche !

Petite fille, fait la grimace, regarde le râteau, et commence à ratisser de manière malhabile. : 

La femme lui prend le râteau des mains et lui montre comment faire. La petite fille prend le coup de main au fur et à mesure. Elle y prend du plaisir et est fière d’y arriver. 

La paille est mise dans la nurserie.

La femme : Tiens, va donner le grain aux adultes dehors, je vais m’occuper des petits !

La petite fille sort en traînant son lourd sac de grain. 

La nuit tombe, la scène se termine. 

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Le repas du soir. La petite fille a l’air exténuée. Elle mange de très bon appétit. 

Petite fille : Est-ce que je peux reprendre du gratin de chou ? J’ai une de ces faims !

La femme : Mais bien-sûr ! La ressert. Demain matin je t’indiquerai le chemin pour rentrer chez toi, avant de partir travailler.

Petite fille : Demain ? Mais je voulais t’aider à cueillir les courgettes pour le marché ! Et des poussins doivent éclore demain ! J’aurai tellement aimé voir ça !

La femme : Je suis contente que le travail te plaise ! Mais tu dois aussi penser à ta maman ! Ca fait longtemps que tu es partie, elle doit être folle d’inquiétude !

Petite fille : Le travail ? Mais ce n’était pas du travail ça ! C’est tellement amusant !

La femme : Ca peut être ça , aussi, le travail…. Et puis tu sais, tu pourras refaire ça sans moi, faire ton potager… Mais près de ta maman !

Petite fille : Mais j’ai encore des tas de choses à apprendre avec toi ! Je n’y arriverai pas toute seule !

La femme : Tu pourras commencer avec ce que tu as appris, et revenir me voir, je serai ravie de continuer à t’apprendre ce que je sais… Sauf que tu préviendras ta mère, la prochaine fois que tu viens !

Petite fille, triste, sort son doudou et le regarde : Oui…. Maman… Je n’y pensais même plus… Elle doit me chercher partout… Je pourrai revenir, promis ?

La femme :Promis.

Elles vont se coucher. 

Au matin, la petite fille a son sac à dos, se jette dans les bras de la femme, qui lui indique ensuite le chemin. 

SCENE 6 ,   PETITE FILLE ET SON DOUDOU,

              RENCONTRE AVEC LE VIEL HOMME :

Rencontrent un viel homme ( ???)

Il dit qu’il peut leur offrir un ticket de loto gagnant contre un petit service. Le vieil homme a beaucoup d’argent. Il ne travaille pas, mais ne veut quand même pas jouer avec la petite fille. La petite fille travaille pour l’homme et et s’occupe de son doudou. Elle a de plus en plus de travaux à faire. Elle non plus n’a pas le temps de répondre à ses questions. Le temps passe, tous les jours la petite fille demande si elle peut avoir le ticket, mais le vieil homme a toujours un nouveau service à demander. Le poisson comprend que le vieil homme ne leur donnera jamais, et ils s’enfuient. (Se passe sur plusieurs jours)

Le vieil homme 

Vit dans une forêt sombre et mystérieuse près de la rivière.

En bruit de fond, du vent, le clapotis de l’eau, des portes qui grincent.

Il vit seul, avec des habitudes très précises, des horaires stricts, une maison riche et bien rangée.

Il parle très peu, et la maison semble lui obéir : claquements de doigts pour la lumière, pièce rangée quand il y revient….

Il semble connaître des secrets de la vie, des secrets de vieux sage et des secrets de vieux sorciers. Il est sûr de lui, mais ne révèle pas ses secrets. Il paraît dur et un peu acariâtre, il ne fait pas papi bienveillant.

Idées pour la scène du vieil homme

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire, une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment.

 Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme » de Machiavel ?

 

"Il tomba sur l'archidiable Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton, et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du mariage. Il fut convenu, en outre, que durant ce laps de temps il serait exposé à toutes les incommodités et à tous les maux auxquels les hommes sont sujets, et qu'entraînent à leur suite la pauvreté, la prison, les maladies et toutes les autres infortunes, à moins qu'il ne parvînt à les éviter par son adresse ou son esprit."

Elle lit à haute voix, elle continue de lire en fatigant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre. Le vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort, il sort. Noir.

Au matin. La petite fille se réveille. Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.

PF : Monsieur ? Monsieur !!!!

Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre, suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas l’entendre.

PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?

Le vieil homme s’installe, soulève une cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.

PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?

Pas de réponse. Elle sort pour chercher. Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La petite fille revient.

PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…

Elle reste là…perplexe…

PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….

Le vieux monsieur a fini de manger. Pour répondre à la petite fille, il sort un jeu en bois (à voir, jeu de go ?)

PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail que vous me proposez???

Il ne dit rien et installe les pièces.

La petite fille est excitée.

PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !

Elle lui fait un bisou. Pour la première fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise, comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la regarde, et reprend sa mine habituelle.

PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué, parce que les jeux où il faut réfléchir….

Pendant qu’elle parle, il passe ses mains devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.

PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go !  D’accord, qui prend les blancs?

Ils jouent en silence.

 

20 novembre 2010

Rencontre 3, le vieil homme (suite)

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire, une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

 Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment.

 Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme » de Machiavel ?

 

"Il tomba sur l'archidiable Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton, et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du mariage. Il fut convenu, en outre, que durant ce laps de temps il serait exposé à toutes les incommodités et à tous les maux auxquels les hommes sont sujets, et qu'entraînent à leur suite la pauvreté, la prison, les maladies et toutes les autres infortunes, à moins qu'il ne parvînt à les éviter par son adresse ou son esprit."

Elle lit à haute voix, elle continue de lire en fatigant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre. Le vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort, il sort. Noir.

Au matin. La petite fille se réveille. Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.

PF : Monsieur ? Monsieur !!!!

Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre, suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas l’entendre.

PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?

Le vieil homme s’installe, soulève une cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.

PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?

Pas de réponse. Elle sort pour chercher. Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La petite fille revient.

PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…

Elle reste là…perplexe…

PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….

Le vieux monsieur a fini de manger. Pour répondre à la petite fille, il sort un jeu en bois (à voir, jeu de go ?)

PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail que vous me proposez???

Il ne dit rien et installe les pièces.

 La petite fille est excitée.

PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !

Elle lui fait un bisou. Pour la première fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise, comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la regarde, et reprend sa mine habituelle.

PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué, parce que les jeux où il faut réfléchir….

Pendant qu’elle parle, il passe ses mains devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.

PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go !  D’accord, qui prend les blancs?

Ils jouent en silence.

15 novembre 2010

Rencontre 3, le vieil homme (pas fini)

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre. (A VOIR SI C’EST L’OISEAU ????)

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes de plus pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.

Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet endroit ne m’inspire rien de bon !

PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec nous !

Elle se tourne vers la porte pour frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.

Elle ouvre la bouche d’étonnement et s’accroche à Doudou.

Tout à coup les bruits de vent cessent, l’ambiance se fait plus claire.

 

 

Dans la maison :

La petite fille rentre tout doucement.

PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?

Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez moi ?

PF, doucement et très précautionneusement : Oh… pardon monsieur c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez des tickets de loto gagnant…

Vieil homme, l’écoute d’une oreille distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.

PF, attend une réponse et continue, de plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec  un objet de valeur…

Elle attend toujours une réponse, puis elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.

C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas : Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire, une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!

Elle attend. Dehors, le vent reprend, on entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :

Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....

Le vieil homme, brusquement, d’un ton catégorique : Je n’ai pas besoin de pépites d’or.

Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée, regardant par terre, elle commence à tourner les talons.

 Le vieil homme, a subitement une deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.

Comme hypnotisée, elle vient vite s’asseoir à côté de lui.

Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma mère est partie en voyage.

Sans autre explications, il lui tend un livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.

Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence de votre mère ? Toujours pas de réponse.Elle pense comprendre et s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieurs !, euh…. Oh et puis un peu jardiner maitenant, mais vous n’en avez peut être pas besoin…

Le vieux monsieur la coupe en claquant des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire précipitamment .

14 novembre 2010

Scène vieil homme - Partie I - Rencontre avec l'oiseau

La petite fille marche le long de la rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne, sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre. (A VOIR SI C’EST L’OISEAU ????)

PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!

Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis du temps pour venir…

PF : Pour venir ? Mais pourquoi m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris !!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on s’est croisés, petit oiseau !!!

Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….

PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….

Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais, je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…

 PF : Oh… Mais je dois me dépêcher de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…

Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre que ta maman rentre du travail…

PF le regarde, ne sait plus quoi penser.

Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes de plus pour un si beau cadeau…

Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman serait si reconnaissante….

PF :  Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau ? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…

Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger, n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.

PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts :  Euh… J’ai des pommes que la dame m’a donné…mais elles sont pour maman !!!

Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque chose de valeur….

Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas ce qu’il y a dans ce château !!!

PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait une pépite d’or ?

Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui, je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces journées que tu pourras passer avec ta maman !

Il la prend par la main.

Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu pourras être rentrée chez toi avant la nuit !

Doudou grogne, la petite fille va vers le château.

PF, fait signe à l’oiseau : Merci oiseau !!!! A bientôt !!!

L’ambiance est encore plus sombre, en plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le vent. Le château apparait.

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les corps s'amusent
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