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TRAME + DIALOGUE + portrait : (12/11/10)
ça c’est du beau travail !
SCENE
1, PETITE FILLE ET SA MAMAN :
Une petite
fille seule dans le salon. Une table à manger sur scène. La petite fille
est installée sur le tapis de jeux par terre, avec des jouets éparpillés et son
doudou. Elle prend ses poupées style Barbie.
Petite
Fille (PF) faisant parler successivement Barbie et ses copines:
- Et si on jouait ensemble à 1 2 3
soleil
- Oh ! Bonne idée Barbie ! Tu es une
sœur super!
Elle fait jouer les poupées
- 123 soleil
- 123 soleil
- Vu !
- 123 soleil
- J’ai gagné !
- Venez, on va jouer avec maman !
- Maman maman, tu veux bien jouer avec
nous à habiller les poupées
- Oh non mes chéries, je suis fatiguée,
j’ai travaillé toute la journée et je dois encore m’occuper de votre petit
frère
- Bon venez, on va jouer au ballon dans
le jardin
La petite fille continue de faire jouer les poupées. Elle les
laisse, se lève, va voir le poisson rouge, gratouille l’aquarium avec le doigt,
va ouvrir un livre, le ferme. S’ennuie visiblement. Prend son doudou et lui
parle :
- Bon tu veux jouer à quoi toi ?
- Aux dames : Bonne idée !
Va à la porte pour appeler sa maman.
PF - Maman, tu veux bien jouer aux dames?
Voix off
Maman - Non chérie, je rentre du travail ,
je suis crevée, je me repose 5 minutes, je range le linge, je prépare le repas
; et on mange.
Maman , rentre - Tiens, aide moi à
plier le linge si tu veux.
Elles
plient et range le linge.
PF - Pourquoi tu veux jamais
jouer avec moi ?
Maman - Oh, tu exagères ! Jamais ! Et
dimanche ? Tu ne te rappelles pas, on a passé l’après-midi à jouer aux cartes !
PF - Oui mais c’était
dimanche….Moi c’est tout le temps que j’ai envie de jouer.
Maman , agacée -: Ecoute, je
t’amène à l’ école, je passe 8 heures au boulot, il y a ton petit frère Rémi et
toi, le ménage, les repas, essaie de comprendre qu’il faut que tu apprennes à
jouer toute seule un peu !
PF - Mais…
Regarde le
poisson rouge.
Peut-êtree que c’est l’inverse, pour ajouter un peu de magie (cf totoro) : la
petite fille pourrait demandé pourquoi les poissons parlent, la maman se moque
d’elle : les poissons ça ne parlent pas. La petite fille insiste, alors la
maman finit par céder : d’accord les poissons parlent une autre langue, que
j’ai appris quand j’étais petite, et là, il dit qu’il c’est l’heure que tu
ailles te coucher, tu n’avais pas compris sa langue.
PF - Maman, pourquoi ça parle
pas un poisson rouge ?
Maman - Mais s’il parle ma chérie, mais dans
sa langue qu’on ne peut pas comprendre !
La maman
sort avec le linge.
PF, à
travers la porte - C’est comme Rémi, il parle bébé et l’on ne peut pas le comprendre ? Et mon
doudou il parle dans sa langue maman ?
La maman ne
répond pas, fait la cuisine. Un temps. La petite fille va voir le poisson,
tapote, fait des bruits de poisson avec sa bouche pour lui parler.
Maman, voix
off - Bon, sois
gentille, mets la table.
La petite
fille sort et revient avec les couverts.
PF - Maman pourquoi les
fourchettes elles ont toujours 4 dents ?
Maman,
énervée - oh,
pourquoi pas ! Arrête de poser des questions, c’est comme ça c’est tout!
Elles
s’installent et commencent à manger.
PF - Maman pourquoi tu
travailles et tu ne restes pas à jouer avec moi ?
Maman - Oh mais ça suffit ! Tu sais bien, tu
es grande maintenant , que pour avoir tout ce qu’on a il faut des sous, et pour
avoir des sous il faut travailler ! On a pas gagné au loto que je sache !
Allez,
débarrasse la table pendant que je fais son biberon à Rémi.
SCENE
2, PETITE FILLE ET SES POUPEES :
La petite
fille va se coucher
Proposition
: la petite fille fait parler ses poupées pour dire ce qui suit :
Scène 2 Petite fille et ses poupées
La petite fille
va se coucher.
Sur son lit,
elle a plein de poupées. Elles discutent entre elles.
Poupée Bleu:
C'est injuste que sa maman ne veuille pas jouer avec elle.
Poupée
Orange: Peut-être que sa maman ne l'aime pas vraiment.
Doudou
réfléchit.
Poupée Rose:
C'est vrai, elle dit toujours qu'elle préfère s'occuper de son travail.
Poupée
Violette:Elle dit toujours que c'est pour gagner des sous. Mais avec sous
elle lui n’achète jamais de cadeaux, ou juste de tout petits.
Poupée
Orange: Moi je trouve ça nul le travail!
Poupée
violette: Et puis on dit "gagner" des sous!
Poupée Bleu:
ça ressemble à un jeu.
Poupée Rose:
Peut-être qu'ils mentent les adultes. En fait c'est parce qu'ils s'amusent bien
au travail qu'ils veulent toujours y retourner.
La petite fille
a ouvert les yeux et suit la conversation de ces poupées.
PF: Moi,
je suis sûre que je pourrai gagner des sous sans partir toute la journée. Moi,
quand je m'amuse toute la journée, je ne dis pas que je suis fatiguée après. Je
vais lui montrer à maman.
Doudou
répète: Tu vas lui montrer à ta maman.
SCENE
3, PETITE FILLE ET SON DOUDOU,
RENCONTRE AVEC LE
POISSON ROUGE, OISEAU :
Au réveil,
décide d’aller acheter un ticket de loto gagnant. Prends le chemin pour aller
en ville, son doudou sous le bras.
Rencontre son
poisson rouge dans une mare, lui demande comment il est arrivé là. Il lui dit
qu’il connaît le magasin où l’on achète des tickets de loto gagnants.
Ils
repartent.
Intervention
du doudou qui lui dit qu’ils sont en train de se perdre, qu’ils feraient mieux
de rentrer.
Rencontre
avec l’oiseau qui leur dit de le suivre, qu’il connaît le chemin.
Elle cherche
sa route, demande où on peut acheter un ticket de loto gagnant.
La Petite
fille entend de petits sifflements.
Son poisson rouge est
là. Il chantonne dans une mare comme s'il était sous sa douche.
PF: - Mais que fais tu
là?
PR: - Et bien je bulle tu vois. Bluuubbb bluubb...
PF: - Tu t'ennuies? si tu veux je te ramène à la maison.
PR: - Nooon. Je suis trop occupé.
Aujourd'hui c'est le printemps. Les arbres
vont bourgeonner. Les fleurs vont s'ouvrir, les papillons et les libellules
vont arriver. Les grenouilles vont me rendre visite. M'ennuyer, ça ne risque
pas j'ai bien trop de choses à observer.
PF: - Oui, ça à l'air d'être le paradis ici. Mais comment as-tu fait pour venir
vivre ici?
PR: - Et bien j'ai gagné plein de sous d'un coup.
OISEAU :
Il a donc pu arrêter son travail de nettoyeur de fond d'aquarium.
PF: - Mais comment as tu gagné cet argent?
PR: Euuuh , je te le dis si tu me fais une promesse.
PF: - oh oui, dis moi.
PR : - Et bien promets- moi de me donner autre chose à manger que des miettes
multicolores.
PF: - D'accord, je veux bien.
OISEAU :
Tu vois si tu veux avoir la même vie que lui, il faut que tu ailles acheter un
ticket de loto gagnant.
PR: - Écoutes petite, je vais te dire mon secret: J'ai Gagné au loto.
PF: - Incroyable. Je savais que c'était possible! C'est dur pour gagner?
PR: - Oui... enfin non.
OISEAU :
Tous les gens pensent qu'ils pourront gagner en achetant un ticket de loto à
côté de chez eux. Alors qu'en fait, c'est impossible de gagner comme ça. Il
faut aller dans un magasin très spécial. Le magasin des tickets gagnants.
PF: - Oh, oui c'est là. C'est là qu'il faut que j'aille. Maman sera fier de moi
si je lui ramène un ticket gagnant. On sera riche comme ça j'aurai ma maman
toujours avec moi. Peux-tu me dire où se trouve ce magasin?
PR: - Si tu me fais une seconde promesse?
PF: - Bon d'accord.
PR: - Arrête de faire toc toc sur mon aquarium à la maison.
PF: - Pas de problème!
PR: - Et bien,
suis la rivière et remonte jusqu'à sa source et tu le trouveras.
OISEAU :
Je vais te guider.
PR : N’oublies pas de dire au vieux monsieur
que tu viens de ma part.
OISEAU :
Par contre, n'y va pas les mains vides. Il faut que tu es pleines cacahuètes en
poche pour acheter un ticket gagnant.
PF: - Merci poisson.
PF demande à
Doudou : on le suit ?
Doudou :
acquiesce d’un signe de tête.
PF :
Oiseau, allons y.
SCENE
4 , PETITE FILLE ET SON DOUDOU,
RENCONTRE AVEC LE
CHERCHEUR D’OR :
Rencontre sur
un chemin avec un homme qui extrait un tas d’or. Il leur explique que c’est
mieux que le loto, qu’en faisant chercheur d’or on devient de plus en plus
riche. Il leur propose de travailler pour lui. Il travaille nuit et jour pour
extraire de l’or. La petite fille demande s’il est riche, assez riche pour arrêter
de travailler. Il répond que oui il pourrait, mais qu’il préfère continuer et
avoir encore plus d’argent et pouvoir s’acheter une plus grande maison encore,
avec plus de serviteurs et de pierres précieuses. Pendant leur séjour, l’homme
peut changer plusieurs fois de maison, de plus en plus belle. Le temps passe,
tous les jours la petite fille demande si elle peut avoir son salaire, mais
l’homme dit toujours « demain ». Le poisson comprend que l’homme ne leur
donnera jamais l’argent, et ils s’enfuient…
Rencontre avec le chercheur d'or
Sur le chemin,
la petite fille aperçoit, dans le ciel quelque chose de brillant.
PF :- Ce n’est
pas une étoile, on est en pleine journée.
Et puis ça ce
déplace ?
C’est l’oiseau
qui arrive à tir d’ailes.
PF : -Mais que
tient-il dans son bec ?
Et ping,
l’oiseau a lâché quelque chose sur la tête de la PF.
PF : -Aïe !
Ouh, ça fait mal.
Doudou : Oh
regarde comme c’est beau. On dirait un bijou de princesse, c’est comme ceux de
ta maman.
PF : -Oui
j’adore, c’est doré.
L’oiseau s’approche
d’eux : - Voici de l’or ! J’ai pensé que cela t’intéresserait.
Doudou : - Oh
Oui ! On pourrait rapporté cela à ta maman. Moi je pense que ça lui plairait
beaucoup plus qu’un ticket de Loto.
PF : -Bonne
idée. Allez on rentre à la maison. Mais où as-tu trouvé cet or oiseau ?
Oiseau : - Et
bien derrière cette colline, il y a la cabane d’un homme qui est en train d’en
formé un gros tas.
PF : - Un gros
TAS d’or ! Guide nous jusque-là bas.
Doudou : Ce
doit être un homme mal veillant, il nous chassera et ne voudra jamais nous
donner de son or. Non, on rentre à la maison.
PF : - Moi je
veux voir ça Doudou. Si tu m’aimes, suis- moi. Tu imagines, il a dû trouver un
trésor.
Oiseau : -
Suivez-moi, c’est par ici.
L’oiseau
sifflote gaiement. PF et Doudou font comme lui. Arrivé au sommet de la colline,
le même sifflement ce fait entendre.
Oiseau : -
Ecoutez. C’est l’homme dont je vous ai parlé.
L’homme
sifflote en travaillant dans la rivière.
Le chercheur
d’or : - Salut à vous la compagnie. C’est sympa de passer me voir.
Doudou chuchote
à la petite fille : - Bon d’accord, Il a l’air gentil ce monsieur.
PF : - Bonjour
Monsieur. C’est vous qui avez trouvé un trésor ?
Le C. O. : - Il
ne s’agit pas vraiment d’un trésor. C’est de l’or. C’est vrai, j’en ai déjà
trouvé pas mal. Venez voir ça. C’est le fruit d’un dur labeur. Je vous montre
si vous voulez. Si vous trouvez une pépite, vous pourrez la garder, c’est un
cadeau de la maison.
Doudou : Il
doit sûrement mentir.
La petite fille
tout en questionnant le ch. d’or. , part avec lui essayer l’orpaillage.
PF : En fait,
j’étais à la recherche d’un ticket gagnant à rapporter à ma maman pour qu’elle
ne soit plus obligée de travailler tout le temps pour gagner des sous. Comme ça
elle pourrait être toujours avec moi.
PF : Mais il me
faut beaucoup d’argent pour en acheter un.
Le CO : - Ah
Oui, En plus c’est presque impossible de tomber sur un ticket de loto gagnant.
Et puis l’or c’est différent tu gagnes à tous les coups.
Ouuh ! Mais
j’ai une idée. Petite, Aides moi à trouver de l’or et je t’en donnerai… un peu…
on … partagera…
PF : - Si j’en
trouve plein, je pourrai m’acheter le ticket !
Le chercheur d'or fait visiter les lieux à la PF.
CO: Tu vois je travaille au bord de la rivière. La boue au fond de son lit
contient très peu d'or. Il faut donc travailler avec acharnement pour en
trouver.
PF: c'est qui acharnement?
CO: Oh la la, je n'avais pas vu l'heure, assez discuter le temps passe, il faut
que je me remette au travail. Je t'expliquerai plus tard. Je n'ai trouvé que 2
minuscules paillettes d'or aujourd'hui.
Doudou à la PF: Et dis donc il n'est pas marrant marrant celui là! Et dire
qu'au début on voulait juste plus s'amuser.
CO pressé: Mets toi là. Ne me gêne pas (La PF entre dans l'eau).
PF: Là?
CO: Oui , euuuuh non plutôt là, il faut que je passe. Mais rends toi utile.
Prends moi la batée (sorte de chapeau chinois en métal), je vais pelleter.
PF: Comme ça?
Le chercheur d'or verse une pelle pleine de pierre et de sable dans la batée.
CO: Mais non applique toi, sinon je te met ce chapeau sur ta tête. Plutôt comme
ça. Tu vas tout renverser.
La PF essaie de faire tourner la batée.
PF: J'y arrive pas, j'ai tout renversé, et puis c'est trop dur. OUïiiinnn.
Elle pleurniche.
Le CO l'encourage
CO: La voilà comme ça plus lentement. Essaies encore.
PF: Iln'y a rien que de la boue.
CO Et oui, maintenant, il faut bien laver.
PF: Toujours rien.
CO : Etales bien.
PF: Ah oui, il y a quelque chose qui brille. Tu as vu doudou.
CO: Tu vois, ce n'est pas si dur, il faut juste de la patience. Garde la
pépite.
PF: On peut réessayer?
Co : Mais oui et ça tombe bien que vous soyez là. Tout seul je perds beaucoup
de temps. On va se répartir les tâches pour être plus efficace tous ensemble.
Mais tu me promets de t'appliquer, de travailler seul maintenant que je
t'ai appris, et surtout ne perds pas ton temps à t'amuser ou à bavarder avec
doudou.
PF: Oui promis.
Doudou: Et toi tu nous promets qu'on partage l'or qu'on a trouvé.
CO: Euh ... Oui ....on verra ça...
PF: avec tout cet or on sera riche, on pourra ramener le ticket gagnant à
maman!
Co: Il n'y a aucun doute regarde, avec l'or que j'ai trouvé le mois dernier,
j'ai pu agrandir ma cabane.
Une série d'actions se succèdent (dans le silence):
Ils travaillent un peu comme au ralenti, avec part moment des réactions ,
en alternance:
joie, tristesse, découragement, lassitude de la répétition des mouvements, joie
intense, énergie, colère, réprimande, ...., jeux, rigolade, boudage...
Par moment le chercheur d'or lui montre ça cabane.
Il construit une cheminée, change le toit, la repeint en bleu en jaune. en
rose.
La PF réclame son or elle tend les mains par moment fait mine de plus
travailler si il ne lui donne pas son or. Un jour, il démolit complètement sa
cabane, la PF et doudou ont très peur, ils s'inquiètent. Mais le chercheur d'or
arrive avec une nouvelle maison en OR.
La PF et doudou sont rassurés.
PF et doudou demandent:
Pourquoi on continu de travailler?
CO : Vous ne
pouvez pas me laisser comme ça, ce n’est pas sérieux. Nous formons une équipe,
c’est ça notre force de travail.
Doudou : Mais
ça fait déjà longtemps que l’on t’aide.
PF : En plus,
on voudrait bien que tu nous donnes les pépites que l’on a trouvées.
SCENE
5 , PETITE FILLE ET SON DOUDOU,
RENCONTRE AVEC LA
FEMME :
Arrivent dans
une petite maison à l’air pauvre, s’y aventurent pour passer la nuit. Une femme
les accueille, leur disant qu’elle n’aura pas beaucoup de temps à leur
consacrer, mais qu’ils pouvaient faire comme chez eux : gentille, un peu
bohème, insouciante. Travaille toute la journée, mais n’a pas de sous,
travaille pour le plaisir. Métier à voir ? Leur propose de laisser tomber le
ticket de loto, qu’on n’a pas besoin de trop d’argent et que travailler
peut être aussi drôle que de jouer. La petite fille apprend (à cultiver ?),
oublie le temps qui passe tant elle est passionnée par ce qu’elle apprend. Un
jour elle retrouve un objet offert par sa maman, se rappelle la maison et
devient nostalgique.
La femme :
La
quarantaine, agricultrice d’une petite production.
Vit bien mais
ne recherche pas plus de confort.
Maternelle,
gentille avec la pf. Elle est passionnée de son métier et ne le fait pas que
pour le salaire.
Elle a des
convictions :
- Concernant son travail : qu’on peut
s’y épanouir, et qu’il est indispensable à sa vie. Elle aime faire pousser sa
nourriture de ses mains, être fatiguée le soir après le travail accompli. Elle connaît
ce qu’elle fait pousser, les animaux qu’elle élève, et elle aime en connaître
toujours plus. Elle aime savoir que ce qu’elle fait est utile.
- Concernant l’agriculture : qu’elle
préfère avoir une petite production où elle n’est pas obligée d’avoir des
machines, de produire toujours plus, de forcer la nature par des produits. Elle
aime voir ses animaux avec assez de place pour vivre. Elle aime connaître les
gens à qui elle vend ses produits, sur les marchés, fidéliser la clientèle.
Elle parle de
manière engagée de sa passion, mais va plutôt essayer de convaincre la petite
fille que le travail peut-être épanouissant par l’action que par le discours.
Elle reste bienveillante et va laisser faire la petite fille dans son
cheminement personnel.
Rencontre
avec la femme
La petite
fille, son doudou dans les bras, arrive devant une ferme. Elle est petite, mais
bien tenue. A côté de la ferme, une grange, un poulailler. Devant, un potager.
(voir plus tard
les dialogues de transition)
Une femme
est en train de désherber le jardin. Elle est vêtue de vieux vêtements amples
pour le travail.
La femme
lui fait un signe de la main : Bonjour !
Pf
s’approche doucement :
Bonjour…
La femme,
essoufflée.
La femme : Ce n’est pas souvent que je vois passer
quelqu’un par ici. Es-tu venue me voir ?
Pf : Euh…non madame…pas vraiment… je remonte
la rivière pour chercher un ticket de loto gagnant.
La femme : Un ticket de loto gagnant !! Elle
rit. Quelle drôle d’idée ! Et pourquoi cherches-tu ce ticket ?
Pf : Je voudrais que maman n’ait plus
besoin de travailler, et qu’elle reste jouer avec moi toute la journée.
La femme :Oh… Ta maman travaille beaucoup
n’est-ce pas ?
Pf :Oui, tous les jours…enfin pas le samedi
ni le dimanche, mais ces jours là elle a quand même beaucoup de travail à la
maison, et puis elle est fatiguée, et quand elle est fatiguée, elle n’a plus
envie de jouer.
La femme : Hmmm… Il est tard tu sais. Le soleil ne
va pas tarder à se coucher. Ce n’est pas très prudent de se promener dans la
nature la nuit, jeune fille. J’ai une petite chambre pour les amis de passage.
Ton doudou pourra y dormir aussi !
Elles
rentrent dans la maison.
________________________________________________________________________________
A
l’intérieur, simple, elles dînent.
Pf,
mangeant doucement, n’aime visiblement pas :Hmmm… Des brocolis….
La femme : Oui, je suis sûre que tu n’en as
jamais mangé d’aussi bons ! Ce sont mes brocolis, ceux que je vends au
marché du village. Tu connaissais les brocolis, évidemment ?
Pf,
grimaçant : oh oui…
il y en a tout le temps à la cantine…bah…Se reprend. Oh mais les
vôtres sont vraiment meilleurs !
La femme : Demain je te montrerai mes autres
légumes. Je suis sûre d’en avoir que tu ne connais pas ! J’ai par exemple une
grande variété de betteraves : les rouges bien-sûr, mais aussi les blanches,
très sucrées – elles servent d’ailleurs à faire du sucre ! - , les chioggias,
qui sont rayées en rouge et blanc à l’intérieur, les betteraves jaunes qui
viennent du Québec, sont plus tendres. Enfin, je te montrerai tout ça demain...
Allez, si tu as fini, au lit ! Demain je me lève à 5h, je te réveillerai!
Pf, pas
ravie d’apprendre cette nouvelle, mais polie : Ah… 5h !!! Vous vous levez tous les jours cette heure
là ???
La femme,
enthousiaste :Eh oui,
les bêtes n’attendent pas ! Et encore demain ce n’est pas jour de marché ! Ces
jours-là, je dois me lever à 4 h pour préparer mon stand.
Pf : Bon… Je ne sais pas comment vous faites
pour vous lever si tôt tous les jours… Vous aussi, vous seriez contente, si
vous aviez le ticket de loto gagnant….
La femme
rit : C’est gentil de
penser à moi, jeune fille, mais je suis très bien comme ça ! Je t’ai sorti une
brosse à dents, brosses-toi les dents, je te prépare ton lit !
________________________________________________________________________________
Le
lendemain. Dans le potager (même décor que la scène du début).
La femme : Alors ici ce sont les betteraves dont
je t’ai parlé hier. Je t’ai parlé de la betterave crapaudine ? Elle en
prend une. Elle la donne à la petite fille. Est-ce que tu
comprends pourquoi on l’appelle comme ça ?
Petite
fille retournant le betterave pour l’observer: Hmmm… elle a la même couleur que le
crapaud ? Fière d’avoir compris. Et puis elle est toute fripée !
La femme :C’est ça, tu as compris ! Touche-la, on
peut sentir les rides, les craquèlements.
Elle
continue son chemin, laissant la petite fille qui touche la betterave,
intéressée. La petite fille lève la tête et la suit pendant que la femme
continue de parler.
La femme :Ici ce sont les cucurbitacées. Là les
courges, tu les reconnais… Les concombres… Les melons….
Petite
fille : Les melons ?
La femme :Eh oui, ils sont de la même famille que
les courges ! Mais ils sortent plus tôt ! D’ailleurs tiens, j’en vois qui sont
à maturité, tu vas m’aider à les cueillir.
Pour
reconnaître ceux qui sont mûrs, tu t’aides de la couleur et de l’odeur : ils
sentent bon, et sont un peu plus pâles que les autres.
Lui en
montre un , le cueille. Elles cherchent ensemble des melons mûrs.
La scène
continue sans dialogue, la petite fille cueille des melons en s’appliquant.
Déjeuner
sans paroles : la petite fille mange avec appétit, s’endort sur le
dessert.
La femme la
réveille.
La femme : Allez, maintenant il est l’heure
d’aller s’occuper des poules !
Vont vers
le poulailler. La femme commente la visite.
Petite
fille, baille :Oh ! Elles
sont toutes en liberté ?
La femme : Les coqs, et les poules adultes, oui.
Enfin, le terrain est clôturé, mais elles ont de quoi se promener ! Comme tu
vois, il y a là plusieurs races. Viens je vais te montrer la nurserie !
Petite
fille : La nurserie. Fait
la grimace. Hmm…mais ça pue !
La femme
rit: C’est l’odeur de
la nature, jeune fille ! Mais tu as raison, je n’ai pas nettoyé ce poulailler
depuis hier, il a besoin d’un petit coup de fraicheur. Tiens ! Lui tend un
râteau. Tu vas ramasser la paille sale, et quand tu auras fini, tu pourras
mettre de la paille fraiche !
Petite
fille, fait la grimace, regarde le râteau, et commence à ratisser de manière
malhabile. :
La femme
lui prend le râteau des mains et lui montre comment faire. La petite fille
prend le coup de main au fur et à mesure. Elle y prend du plaisir et est fière
d’y arriver.
La paille
est mise dans la nurserie.
La femme : Tiens, va donner le grain aux adultes
dehors, je vais m’occuper des petits !
La petite
fille sort en traînant son lourd sac de grain.
La nuit
tombe, la scène se termine.
________________________________________________________________________________
Le repas du
soir. La petite fille a l’air exténuée. Elle mange de très bon appétit.
Petite
fille : Est-ce que je
peux reprendre du gratin de chou ? J’ai une de ces faims !
La femme : Mais bien-sûr ! La ressert. Demain
matin je t’indiquerai le chemin pour rentrer chez toi, avant de partir
travailler.
Petite
fille : Demain ? Mais
je voulais t’aider à cueillir les courgettes pour le marché ! Et des poussins
doivent éclore demain ! J’aurai tellement aimé voir ça !
La femme : Je suis contente que le travail te
plaise ! Mais tu dois aussi penser à ta maman ! Ca fait longtemps que tu es
partie, elle doit être folle d’inquiétude !
Petite fille
: Le travail ? Mais
ce n’était pas du travail ça ! C’est tellement amusant !
La femme : Ca peut être ça , aussi, le travail….
Et puis tu sais, tu pourras refaire ça sans moi, faire ton potager… Mais près
de ta maman !
Petite
fille : Mais j’ai
encore des tas de choses à apprendre avec toi ! Je n’y arriverai pas toute
seule !
La femme : Tu pourras commencer avec ce que tu as
appris, et revenir me voir, je serai ravie de continuer à t’apprendre ce que je
sais… Sauf que tu préviendras ta mère, la prochaine fois que tu viens !
Petite
fille, triste, sort son doudou et le regarde : Oui…. Maman… Je n’y pensais même plus…
Elle doit me chercher partout… Je pourrai revenir, promis ?
La femme :Promis.
Elles vont
se coucher.
Au matin,
la petite fille a son sac à dos, se jette dans les bras de la femme, qui lui
indique ensuite le chemin.
SCENE
6 , PETITE FILLE ET SON DOUDOU,
RENCONTRE AVEC LE
VIEL HOMME :
Rencontrent
un viel homme ( ???)
Il dit qu’il
peut leur offrir un ticket de loto gagnant contre un petit service. Le vieil
homme a beaucoup d’argent. Il ne travaille pas, mais ne veut quand même pas
jouer avec la petite fille. La petite fille travaille pour l’homme et et
s’occupe de son doudou. Elle a de plus en plus de travaux à faire. Elle non
plus n’a pas le temps de répondre à ses questions. Le temps passe, tous les
jours la petite fille demande si elle peut avoir le ticket, mais le vieil homme
a toujours un nouveau service à demander. Le poisson comprend que le vieil
homme ne leur donnera jamais, et ils s’enfuient. (Se passe sur plusieurs jours)
Le
vieil homme
Vit dans une
forêt sombre et mystérieuse près de la rivière.
En bruit de
fond, du vent, le clapotis de l’eau, des portes qui grincent.
Il vit seul,
avec des habitudes très précises, des horaires stricts, une maison riche et
bien rangée.
Il parle très
peu, et la maison semble lui obéir : claquements de doigts pour la lumière,
pièce rangée quand il y revient….
Il semble
connaître des secrets de la vie, des secrets de vieux sage et des secrets de
vieux sorciers. Il est sûr de lui, mais ne révèle pas ses secrets. Il paraît
dur et un peu acariâtre, il ne fait pas papi bienveillant.
Idées pour la scène du vieil homme
La petite fille marche le long de la
rivière, son sac sur le dos, Doudou dans la poche. Elle chantonne,
sifflote, s’arrête, mange un morceau…repart. Tout à coup l’ambiance se fait
plus sombre, on entend le vent qui se lève et souffle dans les arbres. Elle
ferme son pull et se courbe pour avancer dans le vent. Un sifflement se fait
entendre, plusieurs fois. Intriguée, elle s’arrête et cherche autour d’elle
d’où vient ce bruit. Là, elle voit l’oiseau dans un arbre.
PF : Oh ! Oiseau ! C’est donc toi !!!
Oiseau : Oui, je t’attendais ! Tu as mis
du temps pour venir…
PF : Pour venir ? Mais pourquoi
m’attends-tu ? Je rentre chez moi, ma maman doit drôlement s’inquiéter
maintenant, je dois aller la rassurer. Et lui montrer tout ce que j’ai appris
!!! Si tu savais les choses extraordinaires qui me sont arrivées depuis qu’on
s’est croisés, petit oiseau !!!
Oiseau : Hmmm… Rentrer chez toi… Sans
être allée chercher le ticket de loto gagnant… Je crois que tu t’es perdue
petite fille, l’homme tout puissant dont je t’ai parlé, celui qui vend les
tickets, habite justement ici, au bout de ce chemin… Je t’ai attendue pour
éviter que tu ne te perdes une deuxième fois….
PF : Perdue ? Oh non, tu sais, j’ai fait
des rencontres… J’ai rencontré un homme qui a tellement d’argent qu’il peut
construire des maisons en or ! Et une femme qui m’a appris un travail
extraordinaire, un travail que je ferai peut-être, quand je serai grande….
Oiseau : Oui…je les connais…et tu sais,
je m’inquiétais pour toi…j’étais là, caché dans un arbre quand tu as vécu tes
aventures. Maintenant, tu dois aller acheter ton ticket…
PF : Oh… Mais je dois me dépêcher
de rassurer maman… de rentrer chez moi… (rêveuse )de retrouver mon
lit…mes poupées….que maman me prépare un grand bol de chocolat chaud…
Oiseau : De jouer toute seule… d’attendre
que ta maman rentre du travail…
PF le regarde, ne sait plus quoi penser.
Oiseau , s’approche d’elle : Le château est tout prêt, ça ne te fera
pas faire de détour... A peine quelques minutes de plus, et tu pourras avoir le
ticket qui permettra à ta maman de ne plus travailler… Je suis sûr que même
elle te serait reconnaissante d’arriver quelques minutes plus tard pour un si
beau cadeau…
Doudou : Hmm… je ne suis pas sûre que ta maman
serait si reconnaissante….
PF : Quelques minutes… Tu es sûr petit oiseau
? Elle hésite. Et puis je n’ai pas d’argent pour payer ce ticket…
Oiseau : Tu auras bien quelque chose à échanger,
n’est-ce pas ? Il s’approche du sac et fouille en douce, il l’amadoue.
PF, bougeant le sac, l’oiseau s’approche
de nouveau, le doudou lui tape sur les doigts : Euh… J’ai des pommes que la dame m’a
donné…mais elles sont pour maman !!!
Oiseau, même jeu : Réfléchis encore, tu as bien quelque
chose de valeur….
Doudou : Ta maman nous attend ! Et on ne sait pas
ce qu’il y a dans ce château !!!
PF, hésite : tu crois… que cet homme accepterait
une pépite d’or ?
Oiseau, se sert dans le sac, avide : Fais donc voir cette pépite. Oh !! Oui,
je suis sûre qu’il acceptera de te donner le ticket ! Pense à toutes ces
journées que tu pourras passer avec ta maman !
Il la prend par la main.
Allez ! Si tu y vas tout de suite, tu
pourras être rentrée chez toi avant la nuit !
Doudou grogne, la petite fille va vers le
château.
PF, fait signe à l’oiseau : Je vais enfin pouvoir jouer tout le temps
avec maman !!! Merci oiseau !!!! A bientôt !!!
L’ambiance est encore plus sombre, en
plus du bruit du vent, on entend des volets qui grincent, des chouettes qui
hululent….Un loup….La petite fille a de plus en plus de mal à avancer contre le
vent. Le château apparait. La petite fille avance lentement vers la porte.
Doudou : Il est encore temps de rentrer ! Moi cet
endroit ne m’inspire rien de bon !
PF : Arrête doudou, on y est presque !! Après toutes ces
aventures, on va enfin pouvoir permettre à maman de rester tout le temps avec
nous !
Elle se tourne vers la porte pour
frapper, mais la porte s’ouvre toute seule avant qu’elle ne la touche.
Elle ouvre la bouche d’étonnement et
s’accroche à Doudou.
Tout à coup les bruits de vent cessent,
l’ambiance se fait plus claire.
Dans la maison :
La petite fille rentre tout doucement.
PF, très bas : Bonjour… Plus fort . Bonjour !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Youhou ?
Vieil homme, apparait : Evidemment. Qui se permet de crier chez
moi ?
PF, doucement et très précautionneusement
: Oh… pardon monsieur
c’est que je ne vous avais pas vu… Je… On m’a dit…. On m’a dit que vous vendiez
des tickets de loto gagnant…
Vieil homme, l’écoute d’une oreille
distraite, en faisant ses affaires : il taille son bonzaï, s’installe dans son
fauteuil à côté du quel l’attend une théière fumante et des biscuits. Il se
sert sans rien proposer à la petite fille. Il ne semble avoir aucune réaction
face aux propos de la petite fille : ni étonnement ni acquiescement.
PF, attend une réponse et continue, de
plus en plus gênée par son impression de déranger : Oui, je sais que c’est très cher, et je
n’ai pas vraiment d’argent… Mais on m’a aussi dit que vous auriez peut-être
l’amabilité de vouloir échanger un ticket avec un objet de valeur…
Elle attend toujours une réponse, puis
elle continue, parle de plus en plus pour combler la gêne.
C’est une pépite d’or. C’est qu’en venant
ici je me suis trompée de chemin, et j’ai rencontré un chercheur d’or ! Je l’ai
aidé, et il m’a appris à chercher l’or dans la rivière…Songeuse, plus bas :
Il m’a appris à me méfier des gens aussi…. Mais grâce à lui j’ai eu un salaire,
une belle pépite d’or. Elle la sort de son sac, la tend vers le vieil homme
qui lui jette à peine un coup d’œil. Alors je me disais que peut-être vous
voudriez bien me l’échanger avec le ticket gagnant. Elle attend, pas de
réaction. Elle a beaucoup de valeur vous savez, le chercheur que j’ai
rencontré peut se payer beaucoup de belle choses avec ça !!
Elle attend. Dehors, le vent reprend, on
entend de nouveau des sifflements, des bruits d’animaux. A l’intérieur, il fait
plus sombre. Le vieil homme lève la tête, tape dans ses mains comme s’il
écrasait une mouche, les bruits s’arrêtent net, la lumière revient. La petite
fille regarde successivement dehors, puis le vieil homme, plusieurs fois, la
bouche ouverte. Elle tend le doigt vers la fenêtre, éberluée :
Pf : Vous…vous avez entendu ?...... C’est vous qui ?....
Le vieil homme, brusquement, d’un ton
catégorique : Je n’ai
pas besoin de pépites d’or.
Pf, déçue : Oh…. Je suis désolée… Dépitée,
regardant par terre, elle commence à tourner les talons.
Le vieil homme, a subitement une
deuxième chaise dans les mains. Il la pose par terre. La petite fille se
retourne, il claque des doigts et lui fait signe de s’asseoir.
Comme hypnotisée, elle vient vite
s’asseoir à côté de lui.
Le vieil homme : Je suis justement seul cette semaine, ma
mère est partie en voyage.
Sans autre explications, il lui tend un
livre. Elle le regarde sans comprendre. Il lui fait un signe de la main.
Pf : Oh ! Vous voulez que je vous fasse la lecture ? Elle
attend, pas de réponse. Que je vous rende des services pendant l’absence
de votre mère ? Toujours pas de réponse. Elle pense comprendre et
s’exclame. Oh ! Vous voulez que je travaille pour vous en échange du
ticket !!! Attente. Elle s’emballe. Oh mais c’est une
très bonne idée !!! Je sais faire un tas de choses ! Je peux vous lire des
livres, mais aussi … elle cherche …faire des dessins… des peintures
mêmes…vous faire à manger, je sais très bien faire les croques monsieur !,
euh…. Oh et puis un peu jardiner maintenant, mais vous n’en avez peut être pas
besoin…
Le vieux monsieur la coupe en claquant
des doigts. Il lui fait signe de lire. Elle sursaute et se met à lire
précipitamment.
Extrait de « très plaisante nouvelle du démon qui prit femme
» de Machiavel ?
"Il tomba sur l'archidiable
Belphégor, qui avant d'avoir été précipité du ciel, était archange. Quoique peu
disposé à se charger de ce fardeau, il se soumit toutefois à l'ordre de Pluton,
et se prépara à exécuter ce que l'assemblée venait d'arrêter. Il s'obligea à
suivre exactement et de tous points les conditions qui avaient été
solennellement convenues entre eux. Voici en quoi elles consistaient : on
devait donner immédiatement à celui auquel cette commission serait confiée une
somme de cent mille ducats, avec laquelle il devait venir dans ce monde sous
une forme humaine, y prendre femme, vivre pendant dix ans avec elle, feindre au
bout de ce temps de mourir, revenir en enfer, et rendre compte à ses
supérieurs, par sa propre expérience, des inconvénients et des désagréments du
mariage. Il fut convenu, en outre, que durant ce laps de temps il serait exposé
à toutes les incommodités et à tous les maux auxquels les hommes sont sujets,
et qu'entraînent à leur suite la pauvreté, la prison, les maladies et toutes
les autres infortunes, à moins qu'il ne parvînt à les éviter par son adresse ou
son esprit."
Elle lit à haute voix, elle continue de
lire en fatigant de plus en plus, elle pique du nez… s’endort sur le livre. Le
vieil homme claque des doigts. Elle relève la tête et reprend la lecture. A la
fin du paragraphe, le vieil homme claque des doigts, la petite fille s’endort,
il sort. Noir.
Au matin. La petite fille se réveille.
Elle regarde autour d’elle, personne. Elle appelle.
PF : Monsieur ? Monsieur !!!!
Ils reviennent. Le vieux monsieur rentre,
suivi par la petite fille. Elle parle, le vieux monsieur ne semble pas
l’entendre.
PF : Vous avez bien dormi ? Quelle heure est-il ? Oulala la moi
je ne me souviens même pas de m’être endormie ! Ce que j’ai faim moi, vous
voulez que je vous prépare le petit déjeuner ?
Le vieil homme s’installe, soulève une
cloche posée sur la table. A l’intérieur, le petit déjeuner.
PF : Oh ! Mais ! Elle regarde autour d’elle. Mais qui
a amené le petit déjeuner ? Votre mère est revenue ?
Pas de réponse. Elle sort pour chercher.
Pendant ce temps le vieil homme prend tranquillement son petit déjeuner. La
petite fille revient.
PF : Je n’ai trouvé personne… Mais comment…
Elle reste là…perplexe…
PF : Mais que voulez vous que je fasse pour vous si vous pouvez…Elle
hésite… vous faire le petit déjeuner tout seul….
Le vieux monsieur a fini de manger. Pour
répondre à la petite fille, il sort un jeu en bois (à voir, jeu de go ?)
PF : Oh ! Vous voulez que je joue avec vous ! C’est ça le travail
que vous me proposez???
Il ne dit rien et installe les pièces.
La petite fille est excitée.
PF : Ben dis donc… c’est super !! Je vais pouvoir jouer tout le
temps et en plus avoir le ticket de loto gagnant ! Vous êtes gentil vous !
Elle lui fait un bisou. Pour la première
fois il sort de son indifférence pour prendre une mine horrifiée et surprise,
comme si c’était la première fois qu’on l’embrassait. Il s’essuie la joue, la
regarde, et reprend sa mine habituelle.
PF: Mais je ne le connais pas ce jeu là ! Vous
allez devoir m’expliquer les règles… J’espère que c’est pas trop compliqué,
parce que les jeux où il faut réfléchir….
Pendant qu’elle parle, il passe ses mains
devant les yeux de la petite fille, claque des doigts.
PF, troublée un instant, puis : Le jeu de go ! D’accord,
qui prend les blancs?
Ils jouent en silence.